En imaginant l’univers des drugstores et de dizaines de brasseries et restaurants parisiens, Slavik a créé les décors qui ont abrité l’une des pages les plus brillantes de l’histoire de la capitale : la vie des années 1960-1980.
Un touche-à-tout, Slavik (1920-2014). Wiatscheslav Vassiliev, de son vrai nom, aura en tout cas touché Paris de plein fouet. Sous-titré « Les années Drugstore », un beau livre rend enfin hommage à ce grand oublié de l’histoire du design. Disparaissant derrière les marques de ses commanditaires, Slavik n’est jamais devenu une icône, tels Claude Parent, Jean Prouvé ou Charlotte Perriand. Et pourtant grâce à lui, la capitale, au temps où elle était encore une fête, s’est enrichie d’innombrables « lieux de vie », pour la plupart aujourd’hui disparus, qui ont marqué le dernier tiers du xxe siècle. L’inventaire de ses créations est impressionnant, à la mesure de la nostalgie qu’il inspire.
Né à Tallin, en Estonie, d’un père ancien officier du tsar et d’une mère russe blanche qui a fui Petrograd, l’ancienne Saint-Pétersbourg devenue bolchevique, l’enfant arrive avec sa mère à Paris à l’âge de 8 ans. En 1940, l’Union soviétique annexe l’Estonie : Slavik devient apatride et attendra 1956 pour se voir naturalisé français.
Des décors théâtraux à ceux des drugstores, en passant par le mobilier national
Celui qui se fait appeler ainsi dès
