Ce navire britannique du XVIIIe siècle a connu, sous le soleil du Pacifique, la mutinerie la plus célèbre de l’histoire maritime. Hollywood s’en est emparé et en a fait une légende, en prenant quelques libertés avec la réalité. Dans les faits, Fletcher Christian, le matelot à l’origine de la rébellion, est un sacré vaurien, et le capitaine Bligh un vrai héros.
Il arrive parfois qu’un livre nous appelle : « Prends-moi, tu ne le regretteras pas ! » Le dernier à nous avoir ainsi interpellé est Les Mutins du Bounty, de Sir John Barrow (1764-1848). Ce grand navigateur, à qui l’on doit la création de la Société royale de géographie (à l’origine d’expéditions légendaires), a passé des années à rassembler les pièces du procès et les témoignages des acteurs de cette mutinerie, la plus célèbre de l’histoire maritime. Publié en 1831, ce trésor oublié a été exhumé l’an dernier par Jean-Claude Zylberstein, dans sa collection « Le Goût de l’Histoire » aux Belles Lettres. Comme tout le monde, nous croyions connaître dans ses grandes lignes cette affaire qui a inspiré à Hollywood pas moins de cinq films basés sur la confrontation entre le jeune officier humaniste Fletcher Christian (qui lance la mutinerie) et le ténébreux capitaine William Bligh, maniaque de la discipline et des châtiments corporels. Ces deux personnages historiques ont ainsi été incarnés successivement par Errol Flynn et Mayne Lynton (1933),
