En cahier, en album, en récit ou en chromo, l’écrivain belge (1903-1989) n’en finit pas d’agrandir son cercle des laudateurs…
Inépuisable. Intarissable. Indéchiffrable. La source Simenon ne connaît pas de dérèglement climatique en cette 120ème année de sa naissance. Elle abonde et coule des jours heureux, à l’ombre des librairies. On y revient toujours, un peu penaud, un peu agacé aussi. Il y a de l’alchimiste chez ce Liégeois porté sur la bagatelle. Pourtant, aucune graisse. Aucun débord. Aucune vantardise de sa part. Une sécheresse presque suspecte, la phrase trop faible pour être complètement innocente, un style amorphe, quelque chose de lent et pénétrant, d’insidieux dans sa simplicité grammaticale, même pas une flamboyance d’auteur pour relever le menton, un de ces petits orgueils d’écrivain qui claquent et éblouissent, pour faire les malins en société. Simenon se refuse à ces gamineries-là. Il laisse les écorchés et les trublions à leur littérature déclamatoire. Il se méfie des mots trop longs et compliqués ; des formules alambiquées et des émotions bruyantes, elles réduisent l’atmosphère, elles nuisent à la profondeur des personnages,
