Au moment où le géant allemand Siemens peaufine, avec Mitsubishi, son offre d’achat de certaines activités d’Alstom, on découvre, en lisant la presse israélienne une facette peu connue du conglomérat allemand. Plus précisément, on y découvre certaines méthodes peu orthodoxes ayant contribué aux si bonnes performances affichées par Siemens.
Pour resituer le contexte de ces révélations, rappelons qu’un ancien juge israélien purge actuellement une peine de six ans de prison : il a été condamné pour avoir favorisé les intérêts de l’industriel allemand dans des appels d’offres à l’époque où il était membre du directoire de l’IEC (l’EDF israélien),
Par ailleurs, quatre autres suspects, tous israéliens, ont été placés en garde à vue dans le cadre d’une enquête plus approfondie. Ceux-là, parmi lesquels l’ancien DG de Siemens Israël et un haut dirigeant de l’IEC, sont soupçonnés d’avoir donné et reçu 16 millions de dollars (11.7 millions d’euros) de pots de vin. Si on ajoute le million de dollars versé à l’ancien juge, on pourrait estimer à 17 millions de dollars les sommes versées par Siemens en Israël pour détourner des appels d’offres.
C’est dans ce climat -un rien délétère- que les enquêteurs israéliens viennent de mettre la main sur des éléments semblant indiquer que l’affaire israélienne n’est que la partie émergée de l’iceberg. Selon les estimations de l’autorité israélienne des marchés financiers, Siemens aurait dépensé environ un milliard d’euros dans d’autres pays pour s’assurer de nombreux contrats – on ignore si la France en fait partie. Ces dessous-de-table sont à la mesure de la valeur colossale des ces marchés et des marges XXL qu’ils génèrent. Cela donne aussi une petite idée de la face cachée du modèle allemand. Le manque de compétitivité de l’industrie française serait-il dû à un excès d’honnêteté ?
*Photo: LCHAM/SIPA.00686209_000003
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