La candidature d’Hervé Morin qui s’est affranchi de l’organisation de masse qu’il avait créée, le Nouveau Centre, semble s’affranchir de tout le reste, même de la chronologie.
Il s’était en effet déjà affranchi de François Bayrou en le trahissant en 2007 pour rejoindre le giron de l’UMP, puis il s’est affranchi du sarkozysme déclinant en quittant son poste au ministère de la Défense avant de s’affranchir de Borloo qu’effleura un temps l’idée d’être candidat, pour être candidat lui-même.
Un tel parcours titanesque, qui flirte glorieusement avec les 1% d’intentions de votes, ne pouvait être que le fait d’un homme qui s’est libéré du Temps et qui a, selon le mot de Baudelaire, « plus de souvenirs que s’il avait mille ans. » En l’occurrence, en tout cas, Hervé Morin a plus de souvenirs que s’il avait en cinquante puisque né en 1961, il n’a pas hésité à déclarer lors d’un meeting des Alpes-Maritimes: « Moi qui ai vu en Normandie le débarquement des alliés, nous avons vécu des épreuves drôlement plus difficiles que celles que nous avons à vivre aujourd’hui.»
Il a raison Hervé Morin, la France a traversé des situations bien plus difficiles. C’est que me disait souvent Jules Vallès sur la barricade de la rue Haxo quand les Versaillais nous tiraient dessus après être entrés dans Paris pour massacrer la Commune.
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