Une intéressante enquête de nos confrères du Monde, Lorraine De Foucher et Sonia Fisher, parue début juillet, révèle qu’une « révolution asexuelle est en marche » : « Les ados et post ados semblent en pleine récession sexuelle ». Payant de sa personne, notre chroniqueur y est allé voir.
Et d’abord, les faits. Les journalistes ont été interpelées par un chiffre tout frais sorti de la dernière enquête réalisée par l’IFOP sur les jeunes et le SIDA, en février 2022 : « Au cours des douze derniers mois, 43 % des jeunes interrogés n’avaient pas eu de rapport sexuel, et 44% avec un seul partenaire » — quoique ces chiffres soient en légère augmentation par rapport aux années précédentes. Pas moyen donc d’incriminer les confinements, qui auraient pu interrompre de belles histoires — surtout dans la mesure où nombre de jeunes de la tranche 16-24 ans vivent encore chez leurs parents — et forcer ces jeunes gens pleins de sève à recourir à l’autosatisfaction des désirs. Le mal vient de plus loin comme disait Racine…
L’enquête des deux journalistes du Monde s’est un peu faite au doigt mouillé, si je puis ainsi m’exprimer, mais elle révèle des comportements inattendus, particulièrement chez les petits mâles, « des garçons parfois pétris d’angoisse, celle de la peur de la honte et de l’humiliation, celle de la pression de la virilité et tout ce qu’elle charrie, et la bouillie du désir qu’il en reste ».
C’est la grande révélation de cet article : entre le modèle pornographique, qui impose un indice de performance fantasmé, et le politiquement
