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Session de rattrapage pour Gérard Longuet


Session de rattrapage pour Gérard Longuet

Certains observateurs ont cru remarquer que Gérard Longuet arborait un sourire jusqu’aux oreilles depuis sa nomination au ministère de la Défense. C’est que cette fois-ci, il est vraiment ministre. Vraiment parce qu’en novembre, au moment du remaniement annoncé depuis six mois par le président de la République, et qui devait – si, si, rappelez-vous – signer l’arrivée de Jean Louis Borloo à Matignon, Longuet devait en être.

On lui avait promis un grand MITI à la française: un hyperministère chapeautant les transports, l’industrie et l’énergie, rapatrié pour l’occasion à Bercy. Autant de domaines récupérés sur la dépouille du ministère de l’Ecologie pour être redonnés à un fier nucléocrate. Borloo avait accepté le deal, ayant la certitude que ses acquis sur le Grenelle étaient sanctuarisés et se disant que, depuis Matignon, il pourrait toujours surfer politiquement sur les thématiques environnementales.

Bref, tout allait pour le mieux dans le meilleur des mondes. Longuet qui commençait déjà à choisir le papier peint pour son nouveau ministère (il n’était pas revenu aux grandes affaires nationales depuis 1994) avait d’ailleurs – selon nos informations – été reçu à deux reprises à l’Elysée par Nicolas Sarkozy et Claude Guéant, alors Secrétaire général de l’Elysée pour de sérieuses réunions de travail en vue de définir sa mission. Un signe qui ne trompe pas, alors que le remaniement s’annonçait.

Evidemment, Longuet n’est pas devenu ministre en novembre, il est resté patron du groupe UMP du Sénat et traînait sa mauvaise humeur jusqu’à la semaine passée. Mais à mon avis, dimanche, il n’a pas du être trop tranquille quand même alors qu’on l’annonçait partout : lors du précédent remaniement, alors que tout semblait aller comme sur des roulettes, Longuet avait appris par la télé qu’il n’était pas ministre. Quand la liste finale a été établie, sans que son nom n’y figure, personne, à l’Elysée, n’avait jugé nécessaire de l’appeler pour le prévenir, que non finalement, le MITI ça n’était pas pour lui, ni quelque autre ministère. Le ressentiment, c’est simple comme un coup de fil, surtout si on a oublié de le passer…

Du coup, on comprend mieux pourquoi, juste après le remaniement, le Canard s‘était fait l’écho d’un Longuet disant à Sarko qu’il « avait envie de lui casser la gueule », ce que l’intéressé s’était empêché de démentir au micro de Fogiel, non sans humour et même une bonne dose d’autodérision « J’ai fait ce genre de choses à la fac, ça fait quarante ans, depuis je me suis calmé ! »

Certes on lui avait promis que ce malentendu serait réparé à la première occasion, mais vacciné quant à ce que valent certaines promesses, fussent-elles présidentielles, Gérard commençait à trouver le temps longuet…



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est journaliste

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