Un clou chasse l’autre. Vous connaissez la petite musique de l’actu : une info qui aurait fait la une des JT cet été peut passer quasi inaperçue à la faveur d’une primaire socialiste dont l’enjeu idéologique frise le zéro.
Le classement sans suite de la plainte de Tristane Banon contre DSK obéit à cette rythmique arbitraire. Relégué à la fin des actualités, ce coup de théâtre vaut pourtant son pesant de traces ADN. Que le parquet de Paris refuse de qualifier de « tentative de viol » les violences subies par la jeune romancière en 2003 est une chose, qu’il blanchisse Dominique Strauss-Kahn en est une autre. A la différence de l’ex-futur président de la République qui allait être plébiscité dans un fauteuil, le parquet reconnaît l’existence d’une « agression sexuelle » caractérisée qui, faute d’être pénalement répréhensible, constitue un fait prescriptible au bout de trois ans- contre dix pour un viol.
Dernière issue judiciaire possible pour Tristane Banon, outre la promotion médiatique de son livre Le bal des hypocrites, porter à nouveau plainte, au civil cette fois, afin de faire nommer un juge d’instruction. Un scénario à la Nafissatou Diallo, donc, le statut de victime raciale en moins.
Gageons qu’après les carabistouilles de Martine Aubry à la suite de l’arrêt de la procédure new yorkaise, cette énième reculade judiciaire serve de blanc-seing à celui qui dit avoir perdu sa « légèreté ». Et que, cette fois-ci à Solferino, personne n’accusera la justice française d’être aux ordres des puissants…
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