Au lieu de lutter contre l’affaiblissement des savoirs et le dépérissement de l’université, le gouvernement Philippe, comme les précédents, refuse de s’attaquer au totem de la sélection à l’université.
Au début des années 1960 seulement 10 % d’une génération atteignait la classe de terminale et pouvait envisager l’accès à un cycle universitaire, que les deux tiers des étudiants abandonnaient avant même l’obtention de leur licence. Mais dans une France d’après-guerre baignée dans l’insouciance des Trente Glorieuses, il n’y avait guère que le général de Gaulle pour s’en émouvoir au sommet de l’État. C’est ainsi qu’il confia à Alain Peyrefitte la délicate mission de traiter les problématiques essentielles d’orientation et de sélection ; autrement dit, de mettre en application le credo de Paul Langevin à la sortie de la Libération : assurer par l’école « la promotion de tous et la sélection des meilleurs ».
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Les événements de Mai 68 eurent raison du pragmatisme visionnaire du Général et ouvrirent la voie à plusieurs décennies d’errances politiques, dont le funeste système APB de Vallaud-Belkacem et la cocasse université-pour-tous-oui-si du gouvernement Philippe sont les derniers soubresauts en date.
Autodéconstructions
On doit à Jean-Pierre Chevènement en 1985 le lénifiant
