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Ségolène et ses faux ennemis


Décidément, Ségolène Royal est bien la meilleure des candidats à la primaire du PS, dans la catégorie « qui ose tout et que c’est à ça qu’on la reconnaît ». Dernière royalitude en date, une tribune dans Le Monde qui consiste pour lessentiel à la reproduction d’une lettre envoyée à elle en 2007 par feu Jean-Marcel Jeanneney. L’ancien ministre du général de Gaulle et heureux père, entre autres, d’un brillant historien, ne tarissait pas d’éloge sur Ségolène, en qui il voyait une réincarnation de l’esprit, sinon du corps du fondateur de la Vème République.

Décédé en 2010, tout juste avant de fêter son centième anniversaire, Jean-Marcel Jeanneney n’est plus là pour confirmer si la cuvée Royal 2011 est encore digne de ces compliments. Là où Ségolène pousse tout de même le bouchon un peu loin, c’est en affirmant que cet admirateur illustre « n’était pas de son bord politique ». Lors de l’élection présidentielle de 1974, Jean-Marcel Jeanneney avait pris publiquement position en faveur de François Mitterrand. Depuis lors, il n’a jamais soutenu de personnalités politiques qui ne soient pas de gauche. Mais on n’a pas grand chose à perdre en pariant le manque de mémoire des Français en général, et des lecteurs du Monde en particulier.



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