Ce lundi, quand j’ai lu la dépêche AFP annonçant le lancement par l’association de la socialiste Ségolène Royal, Désir d’avenir, d’une « plate-forme solidaire » j’ai d’abord cru à une plaisanterie, tant l’accumulation de la novlangue-de-bois moderniste y déclenche rires et de larmes. Cette plate-forme « d’entraide, de solidarité et de fraternité est à nous et chacun d’entre nous doit s’en emparer ». Telle la ville innocente que l’on doit se « rapproprier », tremblant sous les roulettes des aventuriers rolleristes. Ce truc sera donc un « espace d’entraide autour de plate-formes d’échanges solidaires ». Moi j’aurais ajouté « éco-consciente » ou au moins « verte »… Tout ce petit peuple ébranlé par un désir d’avenir adolescent assurera une « veille citoyenne et sociale pour alerter les amis, décortiquer les événements dans le but d’aider à construire une société toujours plus fraternelle » Veille ou flicage ? Sommes-nous sous la menace d’un observatoire de la fraternité ? D’un Grenelle du fraternel ? L’AFP rapporte les propos de l’un des membres de cette obscure officine qui indique que son but sera de « créer une cellule, de se rendre des services divers et variés et en même temps de créer du lien social ». On en tremble… Alors, demain, tous amis ? On a hâte que Ségolène se lance en campagne. On va bien s’amuser !
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