Une étudiante juive affirme avoir été dénigrée, les islamo-gauchistes disent qu’elle voulait les prendre en photo pour les « afficher »
Une élève interdite d’amphi parce que juive ? Voilà l’antisémitisme dans toute son horreur, dans toute sa bêtise. Là où plus que partout ailleurs il devrait être combattu avec la dernière fermeté. Infernal paradoxe !
Comment en est-on arrivé là ? Comment l’institution formatrice de ce qui se prétend devoir constituer l’élite de la Nation a-t-elle pu sombrer dans ce magma de fiente ? La faute en revient d’abord à ce que je me permets d’appeler les consciences molles, ces élites, justement, atteintes d’une collective cécité de confort, délibérément entretenue, qui les exonère du devoir de voir ce qu’il y a à voir et qui, pourtant crève, les yeux : le lent et inexorable progrès de la décomposition ambiante. L’exclusion de cette étudiante parce que juive n’est pas seulement un épisode navrant, consternant, pitoyable. Il doit être considéré par nous tous comme le point d’orgue de cette décomposition en actes.
Oui, comment en est-on arrivé là ? On peut évidemment fourbir maintes analyses, maintes théories toutes plus savantes et sophistiquées les unes que les autres pour tenter d’expliquer les choses. C’est ce à quoi, d’ailleurs, nous assistons. Pour ma part, je m’en tiens à deux éléments. Le premier, la cécité évoquée plus haut, l’impéritie qui en est la conséquence. Le second, de loin le plus important en la circonstance, me semble-t-il, repose sur le constat que la déliquescence intellectuelle à laquelle nous assistons n’est en réalité que le corollaire, le prolongement de la déliquescence morale dont l’Institution a été le foyer, le haut lieu, le saint des saints, sous la direction, notamment, d’un Richard Descoings. La partouze pansexuelle en travaux pratiques et le relativisme échevelé appliqué aux mœurs en matière principale, coefficient 69. En effet, la déliquescence morale assumée, portée à un tel niveau ne pouvait générer autre chose que la décomposition mentale. Cela relève presque d’une loi de nature. Mais là encore les consciences molles se sont débinées devant le constat qui s’imposait à eux et les remèdes à prescrire. La partouze sexe n’était que le préambule de la partouze idée, évidence qu’ils ont voulu ignorer. Abolition de la rigueur intellectuelle, abolition du culte de la méthode, immolation du primat de la raison, négation des repères cognitifs. Plus rien. L’ébriété voluptueuse du vertige du vide. La baise cérébrale ad nauseam à la portée du premier crétin venu et la mutation de l’Institution en pandemonium pour petits singes à peine savants.
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Il reste le plus grave. La saloperie antisémite, l’exclusion de cette jeune juive parce que juive. Ignoble. Il conviendrait aussi que nos consciences molles prennent une bonne fois l’exacte mesure de ce que recouvre la répugnante résurgence de l’antisémitisme en France aujourd’hui. Autrefois, les mineurs de charbon emmenaient avec eux dans la profondeur des galeries de charmants canaris. Non pas tant pour leur joli plumage ou leur joyeux gazouillis mais parce que, en s’évanouissant dès les premières émanations de gaz, ils annonçaient l’imminence du coup de grisou, le drame absolu.
Pareillement, l’abject retour de l’antisémitisme auquel nous assistons doit être appréhendé par nous tous comme le signe annonciateur de terribles tragédies.
Ce qui court derrière cette résurgence, encore à bas-bruit mais à fond la caisse, est notre propre fin. Notre trépas civilisationnel, rien de moins. N’ayons aucune illusion sur ce point. Et notre canari lanceur d’alerte à nous est bel et bien cette jeune fille exclue. Aussi – et on me pardonnera de plagier ici le mot d’ordre wokiste, mais j’assume gaiement l’emprunt – Réveillons-nous ! Il n’est que temps.
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