Elisabeth Lévy revient sur la mésaventure d’Adélaïde, 23 ans, ancienne stagiaire du journal Valeurs actuelles qui postulait pour un emploi à l’Opéra de Paris…
La jeune femme raconte sa mésaventure sur le site de Valeurs actuelles. Sans invectives, et sans citer son interlocutrice.
Bien sûr, nous n’avons que sa version, mais j’ai parlé à Adélaïde et tendance à la croire. Elle est titulaire d’un master 2 de sciences politiques et communication à la Sorbonne et postule en réalité à l’AROP, l’Association pour le rayonnement de l’Opéra – les amis de l’Opéra en quelque sorte- qui s’occupe du mécénat, regroupe 4500 personnes ou entreprises mécènes et est logée au Palais Garnier. Passionnée de ballet et d’opéra, Adélaïde envoie donc son CV à cette AROP, et se voit proposer un entretien. Elle a potassé, elle connaît la politique de l’opéra, notamment en matière de diversité et de mixité sociale. Elle se rend sur place enthousiaste, elle adore ce monde.
Je trouve surprenant que vous postuliez dans le milieu culturel avec votre CV
Dans un premier temps, elle semble faire bonne impression : « Vous connaissez bien les enjeux de l’AROP » lui dit la personne qui la reçoit. Et puis au bout d’un moment, c’est la douche froide : « Je trouve surprenant que vous postuliez dans le milieu culturel avec votre CV. »
Pourquoi lui dit-on ça ? Dans son CV, on peut lire qu’Adélaïde a travaillé pour la presse d’opinion, à Valeurs Actuelles et à Boulevard Voltaire. « La presse d’extrême droite » lui dit son interlocutrice. Les convictions d’Adélaïde (ou du moins celles que l’employée de l’AROP lui prête) ne sont pas celles du directeur de l’Opéra, s’entend-elle dire.
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Adélaïde rappelle qu’après cinq ans à la Sorbonne, elle a beaucoup d’amis de gauche. Réponse : dans l’équipe, des gens issus de l’immigration auraient du mal à travailler avec vous ! Et puis, travailler en équipe, c’est aller manger avec les gens… Apparemment, cette dame n’a jamais déjeuné avec une personne de droite ! Pour finir, on balance à la figure d’Adélaïde que le racisme est un délit, pas une opinion.
En dehors de l’évidente sottise de cette dame, voilà ce que m’inspire cette anecdote
Tout d’abord, c’est plus qu’une anecdote, en réalité. Cette affaire est emblématique du sectarisme et de la bonne conscience décomplexée de la gauche. Cette dame travaillant à l’Opéra Garnier ne se cache pas, elle ne fait pas semblant : elle ne lui parle pas de sa compétence ou de son profil qui ne conviendrait pas, mais lui parle d’un délit d’opinion. Une seule opinion est acceptable. “Nous les gens de culture, on est de gauche”. Tu parles, c’est un monde soviétique !
On notera par ailleurs que cette dame adore la diversité sauf en matière d’idées.
Et dans l’entretien tel qu’il nous est raconté, le seul propos raciste vient en réalité d’elle : à l’entendre, les gens issus de l’immigration sont supposés réagir de telle ou telle façon. Elle sait comment ils pensent, ils n’ont plus de libre arbitre.
Là où il y a un vrai scandale, ou du moins ce qui accroit considérablement le scandale de cette affaire, c’est que l’opéra est un établissement public payé par nos impôts. C’est même l’institution culturelle qui nous coûte le plus cher. L’opéra, cela nous coûte un bras ! Ces gens ne refusent pas notre argent me semble-t-il, argent pourtant sali par nos idées nauséabondes. Ni celui des mécènes et des spectateurs qui ne sont pas tous mélenchonistes, loin de là. Voilà comment les cultureux voient les Français de droite : des cochons de payants !
Bravo à Adélaïde. Son avocat Me Gentillet demande une sanction pour la discrimineuse et un nouvel entretien. Il y en a marre de se la fermer : rappelons à cette péronnelle que la discrimination pour opinion, c’est aussi un délit.
Cette chronique a initialement été diffusée sur Sud Radio
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