Dans son premier discours de campagne, à Annecy, Nicolas Sarkozy a accusé son adversaire socialiste de « mentir matin et soir » aux Français. Il a oublié le midi en raison, sans doute, de la sincérité des efforts effectués par François Hollande pour éliminer sa surcharge pondérale. Mais il y avait un message subliminal adressé à son rival par l’actuel président de la République.
L’expression « nous avons menti au peuple matin et soir » avait été employée par l’ex-premier ministre socialiste hongrois Ferenc Gyurcsany dans une réunion censée se tenir à huis clos des principaux dirigeants de son parti, à l’issue de sa victoire électorale de septembre 2006.
Ce mea culpa ayant fuité dans la presse, des manifestations monstres, organisées par la droite et l’extrême droite tentèrent, sans succès, d’obtenir la démission du chef du gouvernement. Aujourd’hui, Gyursany est menacé d’être traduit en justice par le nouvel homme fort de la Hongrie, Viktor Orban, pour avoir mis le pays en quasi-faillite par sa politique économique erratique.
En 2010, Orban a gagné avec 53% des voix et les deux tiers des sièges au Parlement. Si, comme le prédisent nos experts infaillibles, François Hollande rafle pareillement la mise, pour Sarkozy, ce rêve hongrois risque de tourner au cauchemar.
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