Elisabeth Lévy revient sur la dernière sortie de Sandrine Rousseau (EELV). L’écoloféministe furieuse estime que « le privé est politique » et propose un « délit de non-partage des tâches domestiques ».
L’ex-porte-parole de Yannick Jadot a précisé au journal Madmoizelle : «Tant qu’on ne donne pas les moyens aux femmes de véritablement obtenir l’égalité sur le partage, on n’y arrivera pas».
Avant de s’interroger sur la légitimité de cette idée, il faut questionner sa faisabilité. Que suggère Sandrine Rousseau? Une brigade des plumeaux qui débarquera dans les cuisines pour voir si Monsieur fait bien sa part? Des caméras de surveillance dans tous les foyers français ? Imaginons un procès intenté à un mauvais partageur, interrogé par l’avocat de Madame : Monsieur Dupont, quels sacs utilisez-vous pour votre aspirateur ? – Euh… Moulinex ou Seb. – Ahah ! Comment, mais depuis six mois, votre ménage a un aspirateur sans sac ? Vous êtes cuit !!
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Le pire n’est pas toujours sûr
Quant aux sanctions qui seraient infligées au contrevenant, Sandrine Rousseau n’a rien dit. Suggérons un an de corvées de patates et l’obligation de dire tous les jours à Madame qu’elle a maigri ! Si les Dupont n’ont pas encore divorcé, bien sûr…
Comme souvent, les propos de Sandrine Rousseau ne sont pas sérieux. Peut-être devrions-nous nous contenter de passer notre chemin en haussant les épaules. En effet, il n’y a aucune chance que ce délit voit le jour heureusement. Tout comme il y a peu de chances que Madame Rousseau soit un jour présidente de la République. Mais cette affaire de partage des tâches domestiques est emblématique du néo-féminisme dont les trois mamelles sont : victimisation-normalisation-punition. Victimisation: à entendre les nouvelles féministes, les femmes seraient reléguées en cuisine pendant que leurs gros beaufs de maris regardent le foot avant de commettre un « viol conjugal ». Pardon, on ne doit pas vivre dans le même monde, car on voit aussi beaucoup d’hommes être aux petits soins ou terrifiés.
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Normalisation: s’il y a des femmes qui aiment s’occuper de leur homme, faut-il le leur interdire ? Pour Sandrine Rousseau : le privé, c’est politique. C’est une vieille antienne totalitaire des gauchistes des années 70. Pourtant, la vie humaine et l’amour sont du domaine de la singularité, de la complexité, il n’y a heureusement pas de mode d’emploi.
Punition : ces féministes nouveau genre ne rêvent que de sanctions, de lois, de dénonciations. Si on les écoutait, on embastillerait des hommes pour une blague salace ou une invitation à dîner.
Ces héritières indignes de 1968 entendent libérer les femmes, mais elles détestent la liberté. Qu’elles arrêtent de parler au nom des femmes qui n’ont nullement besoin de flics de l’intime pour être respectées !
Cette chronique a initialement été diffusée sur Sud Radio.
Retrouvez Elisabeth Lévy dans la matinale de Sud Radio, le matin à 8h10.
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