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Woke fiction, le cinéma français n’est pas épargné

Le militantisme nuit à la création cinématographique, comme le démontrent l'essayiste Samuel Fitoussi dans son livre et nos chiffres effarants


Woke fiction, le cinéma français n’est pas épargné
Ladj Ly pose en 2017 devant une affiche de l'un de ses premiers projets, le documentaire "365 Jours à Clichy-Montfermeil", traitant des émeutes de 2005. © ROMUALD MEIGNEUX/SIPA

Critiques et spectateurs finissent par se lasser des films partisans et répétitifs (pro-immigration, anti-flics, etc.). Mais le filon reste très porteur pour certains…


Dans son excellent et très instructif essai, Woke Fiction (1), Samuel Fitoussi énumère les « commandements » du cinéma wokiste. Parmi ceux-ci : « Tes héros seront vertueux. » « Tes minorités seront discriminées. » « Tu effectueras un découpage identitaire de la société et tu la “représenteras”. » « Tes personnages non blancs seront gentils, tes personnages blancs, méchants. »

L’essayiste Samuel Fitoussi. Image : DR.

Samuel Fitoussi analyse comment le wokisme a conquis les plateaux de cinéma

Le cinéma nord-américain, écrit Fitoussi, subit depuis un bon moment l’idéologie woke, comme le prouvent une partie de sa cinématographie récente et les « critères de diversité » que l’Académie des Oscars impose désormais à tout film prétendant à un prix : « Sur une plateforme internet, les sociétés de production devront indiquer la couleur de peau, le sexe, le genre et l’orientation sexuelle de chaque personne impliquée dans la création du film, des acteurs aux techniciens de plateau. » En France, en plus de constater l’imprégnation du wokisme dans les publicités et dans certaines séries, les spectateurs peuvent l’observer de plus en plus fréquemment dans les films de cinéma subventionnés par le CNC (et son fonds « diversité ») et, pour partie, l’argent public.

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Le Collectif 50/50 lutte, en partenariat avec le ministère de la Culture, « pour “la parité, l’égalité et la diversité” dans le cinéma français » et a créé un annuaire professionnel recensant « “les talents féminins et/ou issus d’une diversité sociale, ethnique et culturelle” afin d’aider “les recruteur·se·s” à “accéder à des équipes techniques et artistiques mixtes et paritaires”. Parmi les 981 professionnels du cinéma répertoriés sur l’annuaire, on dénombre… 0 homme blanc », indique Samuel Fitoussi. Certains scénarios se conforment à une « lutte contre les stéréotypes » tournant à la caricature, en particulier quand il s’agit de « donner une bonne image de la diversité ». Et l’essayiste de citer les noms des nombreux films français qui en 2022 sont sortis du même moule de propagande diversitaire et immigrationniste : Les Survivants, Les Engagés, Ils sont vivants, Les Rascals, Rodéo, etc. « Pourquoi, interroge Fitoussi, accorder une telle importance aux stéréotypes véhiculés par la fiction sur les minorités ethniques ?


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Amateur de livres et de musique. Dernier ouvrage paru : Les Gobeurs ne se reposent jamais (éditions Ovadia, avril 2022).

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