Ceux qui pensent que l’épidémie d’écriture inclusive et de points médians est un phénomène marginal se trompent lourdement: ce sont toujours les mêmes forces qui sont à l’œuvre pour dissoudre la France, via le communautarisme ou l’éparpillement de la langue façon puzzle, affirment Sami Biasoni et notre chroniqueur — et bien d’autres avec eux.
La très récente parution de Malaise dans la langue française, sous la direction de Sami Biasoni, me fournit l’occasion de rappeler, en évoquant les contributions très riches et variées de cet essai, que ce qui se joue en ce moment n’est pas seulement le destin de notre langue, émiettée et ridiculisée par une poignée d’activistes des trois sexes: c’est notre civilisation tout entière qui est sous la menace d’une vaporisation.

De quoi s’agit-il ? De substituer aux anciens registres du masculin et du féminin un langage épicène, sans marqueur de genre— étant entendu que ces militants confondent le genre grammatical et l’identité sexuelle : chaque fois que vous entendez « genre », sachez qu’ils pensent « sexe » — ils en voient partout.
Et comme le souligne Sami Biasoni dès l’avant-propos, ce n’est plus un phénomène marginal: « Certains médias l’utilisent, de grandes entreprises le plébiscitent, l’université et l’école y succombent lentement. » Il faudra se rappeler, quand on demandera des comptes, que les éditions Hatier ont les premières sorti un manuel d’Histoire de CE2 en écriture inclusive.
Ce qui facilitera sans doute l’apprentissage d’une orthographe déjà fort malmenée.
« Le masculin l’emporte sur le féminin » : il faut être singulièrement obtus pour voir dans ce principe une « violence symbolique ». Il faut confondre masculin et mâle, féminin et femelle. Par exemple « vagin » et « con » sont mâles, selon ces crétins patentés, et « verge » et « bite » sont femelles. Vous n’en doutiez pas.
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Un peu comme Olympe de Gouges qui, mauvaise latiniste, n’a pas compris que dans « Droits de l’homme », « homme » renvoyait à « homo », l’être humain — et non à je ne sais quelle virilité qui l’effrayait sans doute, bien qu’elle ait été courtisane dans ses premières années parisiennes. D’où son pamphlet alternatif, les Droits de la
