Jusqu’au lundi 11 novembre inclus, le Parc des Expositions de Paris abrite le salon Made in France. 570 exposants venus vendre leurs produits agricoles, textiles ou objets de décoration ; des conférences sur l’emploi, le libre-échange et les circuits courts: il s’agit de hisser le pavillon du patriotisme économique. Consommateurs français, à vos marques…
Un « salon de résistance ». Voilà comment Natacha Polony, hier après-midi, a qualifié l’événement qui se tient jusqu’au 11 novembre au Parc des Expositions de Paris: le salon Made in France.
Les produits les plus achetés par les Français sont aujourd’hui très majoritairement manufacturés à l’étranger…
Pour la huitième année consécutive, celui-ci souhaite en effet défendre et promouvoir la production française, contre les clinquantes importations chinoises et le libre-échangisme dévastateur. Pendant tout le week-end, 570 exposants venus de tous les coins de France se presseront donc pour vendre leurs nougats, pâtes, savons, bonnets, bijoux, lampes artisanales ou poêles antiadhésives aux dizaines de milliers de visiteurs.
Le mot « protectionnisme » entendu lors d’une conférence
On pourra aussi assister à plusieurs conférences samedi et dimanche: entre autres, José Bové évoquant le « consommer local » ; Arnaud Montebourg, après avoir paradé sur le stand de sa marque de miel Bleu Blanc Ruche, se questionnant sur la « fin de la mondialisation » ; ou Marine Leleu, influenceuse de son état, à propos de l’impact potentiel des réseaux sociaux sur la consommation française. Hier, c’était Natacha Polony qui débattait avec deux économistes, Jean-Charles Simon et Gabriel Colletis, du fait d’ « arrêter de brader la France » ; avant d’être suivis par Bruno Retailleau et Périco Légasse, le premier fustigeant des « traités de libre-échange qui appartiennent au passé », et le second évoquant le sort des lentilles du Puy et du Berry menacées par les importations canadiennes. « Protectionnisme » : le mot fut plus que prononcé.
A lire aussi: Tous victimes de l’ultralibéralisme étatiste français
Dans ce rassemblement de bonnes volontés, le maître-mot est le suivant: qualité. Pas de cheap français ici donc. Mais on retrouve cependant quelques marques présentes dans nos supermarchés, comme Lustucru, ou Entremont qui fait déguster son comté. La Camif expose sa literie fabriquée en France. Toyota met en scène sa Yaris hybride. Pour le reste, ce sont des centaines d’entreprises qui proposent tous les divers produits que les visiteurs peuvent emporter. Certains exposants, de style startup, proposent des « concepts innovants » en toutes matières: applications numériques, tasses à café en pâte à cookie vegan ou brosses à WC en plastique recyclé. Mais c’est surtout l’artisanat qui est à l’honneur, ainsi que le travail des petites usines, notamment textiles, dont les envoyés expliquent avec sérieux le souci de conserver l’emploi local.
Un salon « engagé » comme on les aime
Le salon Made in France est avant tout un appel aux consommateurs: il s’agit, bien sûr, de sensibiliser au fait de consentir à payer un peu plus cher, pour la qualité et le soutien de l’emploi français. Si les produits proposés sont parfois hors de portée de l’individu lambda, l’agréable balade entre les stands convainc. Parisiens, allez y faire un tour! Et si vous cherchez des chaussettes pour l’hiver, croyez-moi, vous ne trouverez pas mieux.
Informations pratiques sur le site internet du salon: mifexpo.fr
Causeur ne vit que par ses lecteurs, c’est la seule garantie de son indépendance.
Pour nous soutenir, achetez Causeur en kiosque ou abonnez-vous !