Déni à gauche, condamnation à droite, ambiguïté au gouvernement : les réactions qui ont suivi la tentative d’assassinat de Salman Rushdie montrent une fois de plus qu’on a du mal à nommer le mal islamiste. Quant aux « représentants officiels » de la communauté musulmane, ils ont brillé par leur silence.
Chaque attentat islamiste, qu’il soit de masse ou bien artisanal et de proximité, frappe nos sociétés en deux temps. À l’horreur des faits eux-mêmes vient s’ajouter le sentiment que, si les responsables politiques et les élus refusent de nommer l’idéologie à l’œuvre, c’est tout simplement parce qu’ils ne savent pas comment la combattre. Ce n’est donc pas seulement la récurrence des attaques meurtrières qui crée le désespoir, c’est surtout cette attente éternellement déçue d’une réaction à la hauteur. Les Français ne croient plus que l’accumulation des crimes va enfin ouvrir les yeux de la classe politique sur la dangerosité de l’idéologie islamiste, la réalité de son entrisme dans les associations et institutions, et sa capacité à imposer ses codes (voile, hallal, radicalité religieuse).
Ils ont raison et le déni sur ces questions explique aussi l’avancée des idées séparatistes chez les Français de confession musulmane. L’emprise islamiste est toujours présentée comme un phénomène ne concernant qu’une « infime minorité » de musulmans. C’est hélas faux, les représentations radicales sont intégrées très fortement par les jeunes
