Après l’attaque sanglante survenue samedi à la sortie d’un bal dans la Drôme, l’enquête de la gendarmerie avance vite et fournira bientôt tous les détails. En attendant, justice et médias tentent de minimiser la portée des évènements, que la vilaine droite est accusée de récupérer politiquement, observe Elisabeth Lévy. Une marche blanche aura lieu demain à Romans-sur-Isère (26), en souvenir du jeune Thomas.
C’était un soir de bal et de fête. Il semble que des petits barbares armés de couteaux n’aient pas supporté qu’on leur refuse l’entrée, précisément à cause de ces couteaux. Revenus en nombre, ils ont semé la mort et la désolation, donnant des coups de couteau, fauchant la vie pleine de promesses de Thomas, 16 ans, et blessant une quinzaine de personnes. Je pense d’abord aux parents de Thomas, à ses frères, à ce village tranquille qui se croyait épargné par la violence de la société.
L’enquête est en cours
Alors que les témoins évoquent des agresseurs frappant à l’aveugle en tenue de racaille (survêtements et tennis), si j’ose dire, le procureur de la République, Laurent de Caigny, lui, est d’une prudence qui confine au déni. Il parle d’un possible règlement de comptes, et précise que rien n’indique que tous les assaillants venaient de la même cité. On a compris. Surtout, il ne faut pas stigmatiser. Voilà l’essentiel, selon lui. Des médias parlent de leur côté de « rixe », d’une bagarre qui aurait mal tourné, comme pour renvoyer dos-à-dos agresseurs et agressés.
Comment alors qualifier ce qui s’est passé ? Même si nous ne disposons pas encore de tous les éléments, à l’évidence, ce n’était pas une simple bagarre, si l’on s’appuie sur les témoignages, mais une razzia perpétrée par des gens qui ne connaissent qu’une loi, celle du plus fort. Des lâches qui se la jouent caïds quand ils sont en bande et armés. Bien sûr, on ne connaît pas l’identité de ces agresseurs. Mais je me dis que peut-être s’ils s’appelaient Enguerrand, Pierre ou Paul, on le saurait déjà, et que Mélenchon aurait sans doute déjà écrit un tweet accusant l’extrême droite.
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Quoi qu’il en soit, et quelle que soit l’identité de ces agresseurs, le drame de Crépol est la preuve supplémentaire de l’ensauvagement qui touche désormais aussi la douce France des provinces.
Petits anges
Répétons-le, concernant Crépol, on ne connait ni le pedigree, ni l’origine des assaillants. Élargissons un peu notre réflexion au-delà de ce qui s’est passé ce soir-là : si on trouve désormais des points de deals jusque dans la Creuse ou en Corrèze, si la criminalité augmente plus vite en zone gendarmerie – c’est-à-dire dans la ruralité – qu’ailleurs, cela a sans doute un rapport avec l’implantation sur tout le territoire de cités HLM (loi SRU) qui sont partout des foyers de délinquance, d’immigration illégale et… de séparatisme.
Sur BFMTV, une avocate se demandait si les assaillants de Crépol n’avaient pas été victimes d’un délit de faciès. Mais bien sûr. Il faudrait les comprendre, les pauvres petits, ils avaient raison de s’énerver… Pardon, là, c’est moi qui m’énerve !
Les agresseurs seront certainement identifiés et rapidement arrêtés, des ministres promettront une sanction exemplaire, sauf que ce ne sont pas eux qui décident mais des juges. Comme ce magistrat qui vient de condamner à 35 heures de travaux d’intérêt général[1] le jeune homme qui avait trainé un policier sur plusieurs centaines de mètres après un refus d’obtempérer ! Restent chez beaucoup de Français, la colère et la peur. Et, alors qu’ils ont le sentiment que l’État ne les protège plus, il faut craindre aussi la tentation de l’autodéfense.
Cette chronique a d’abord été diffusée sur Sud Radio
Retrouvez Elisabeth Lévy dans la matinale après le journal de 8 heures.
[1] https://www.bfmtv.com/police-justice/je-suis-choque-que-ca-ait-ete-minimise-au-tribunal-le-policier-de-nantes-traine-sur-20-metres-par-un-automobiliste-de-16-ans-temoigne_VN-202311170462.html
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