Eric Zemmour, vous le savez, c’est leur grande passion ! L’équipe de l’émission Quotidien, animée par Yann Barthès sur TMC, n’a pas pu résister à l’idée d’accompagner le journaliste, invité à Yerres par Nicolas Dupont-Aignan. Vendredi dernier, un sujet lui était consacré. La suite est du Salhia Brakhlia tout craché.
De grandes mesures sont attendues à l’issue du débat national. Eric Zemmour, lui, semble déjà avoir un plan de sauvetage tout prêt pour la France ! Le mauvais oracle préféré des Français a pu le dérouler pépouze alors qu’il répondait, dans son émission, à un tweet lui demandant quelles seraient les mesures à prendre en priorité :
Question pour vous 5: @VenturaAlba @sarroche @ANAISBOUTON @EricNaulleau et #zemmour … si vous participiez au Grand Débat National: quelles sont les trois premières mesures à prendre en priorité? (Et participez vous, d’ailleurs, au grand débat?) Merci pour l’émission: un régal!
— cricket (@cricket46398214) 2 février 2019
La modernité de Twitter échappant quelque peu au « polémiste » de droite (qu’il ne faut surtout pas confondre avec un historien en bonne société), le tweet était relayé par son élégante collaboratrice Anaïs Bouton. Rituellement, c’est par ces messages de téléspectateurs que commence l’émission Zemmour et Naulleau diffusée sur Paris Première, antenne où il fait bon se réfugier de temps à autre pour échapper aux radotages de BFM TV. Viré de France 2 et I>Télé, c’est sur cette petite chaîne du câble que Zemmour a trouvé asile.
Zemmour fait débat…
Si l’énoncé de la question Twitter semble simple, les réponses à y apporter sont plus délicates, tant la situation sociale du pays est dégradée. Zemmour y répond au quart de tour et détaille sans ambages ses trois mesures phares.
« J’ai une priorité, c’est la démographie, la lutte contre l’immigration. Je pense que nous sommes en danger de mort. Et donc toutes les premières mesures concerneraient uniquement l’immigration. C’est-à-dire:
– Suppression du regroupement familial et du droit du sol ;
– Préférence nationale pour les allocations sociales ;
– Expulsion de tous les délinquants avec la double nationalité. »
A première vue, ces mesures ne collent pas parfaitement au programme de LREM. Et d’ailleurs, si l’on en connait l’antienne, rappelons que le thème préféré d’Eric Zemmour – l’immigration – a été écarté du grand débat, alors qu’il devait initialement y figurer. Par manque de temps ? Par peur des mauvaises paroles que les thématiques identitaires peuvent provoquer ? Mystère… Pour Eric Zemmour, le débat a en tout cas tourné à « l’enfumage » sans intérêt. Il regrette que les thématiques susceptibles d’intéresser le plus les Français aient été écartées au profit du « One Macron Show ».
…mais Salhia Brakhlia veille au grain
Si le traitement du Docteur Zemmour semble d’entrée de jeu écarté par les modalités du grand débat, l’équipe de Quotidien veille tout de même. On n’est jamais trop prudent.
Sur les ordres de Yann Barthès, représentant français de l’Internationale cathodique progressiste, Salhia Brakhlia a traqué notre médecin fou lors d’une réunion publique de Nicolas Dupont-Aignan à Yerres. A Yerres, les hommes politiques de droite (comme le chef de Debout la France ! ou Laurent Wauquiez) s’arracheraient Zemmour « dès qu’une élection approche ». L’auteur à succès serait « le joujou de la droite et de l’extrême droite ».
Les scouts de TMC s’étonnent que des gens des quatre coins du département se pressent ainsi pour assister à la réunion. A l’extérieur de la salle, des militants apostrophent les participants et essaient de perturber la réunion : « La honte ! Connards ! Fachos ! Zemmour dehors ! », peut-on entendre. Salhia Brakhlia ne s’en émeut pas et préfère tourner en dérision ceux qui leur répondent.
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De toute façon, « les idées d’Eric Zemmour, vous les connaissez ! », assure-t-elle. Elle préfère revenir sur le témoignage d’une intervenante venue expliquer au micro qu’elle a francisé son prénom kabyle. Ainsi que sur les propos de Zemmour sur Pétain. Zemmour pense que le régime de Vichy, quoi qu’engagé dans la collaboration, aurait permis en partie de « sauver des juifs français », à la différence d’autres pays européens. En une phrase lapidaire, Salhia Brakhlia rappelle que cela ne s’est pas du tout passé comme ça : « Le régime de Vichy a bien livré des Juifs aux nazis. »
« Ça s’appelle réécrire l’histoire. »
Et alors qu’un courageux réfractaire à la pensée réactionnaire rappelle à la face de Zemmour que la France a été construite par des immigrés, le polémiste révèle, rigolard, et avec l’œil narquois qu’on lui connait bien, qu’il habite dans un immeuble parisien de 1840 et que, « pour construire la cathédrale de Notre Dame de Paris, on n’a pas vu beaucoup de travailleurs algériens » non plus. Faux, s’indigne Salhia Brakhlia : « Là aussi, l’histoire a retenu autre chose. » S’ensuivent des images documentaires en noir et blanc d’ouvriers du bâtiment avec les précisions utiles en voix off: « Début des années 60, la France connait un véritable boom économique, et les Algériens arrivent par bateaux entiers. […] Partout où il faut construire, ils vont fournir une main d’œuvre à bas prix. » Laconique et sentencieuse, notre journaliste de conclure sur les méthodes de Docteur Zemmour en retour plateau, les yeux dans les yeux : « Ça s’appelle réécrire l’histoire. » Laquelle a évidemment retenu que la France avait été construite par les Algériens.
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Avant de passer à un autre sujet (la « masculinité toxique » de l’effroyable « ligue du LOL »), nos journalistes progressistes le répètent inlassablement : nous sommes tous pareils, nous sommes tous des frères ! Eric Zemmour ne peut pas le comprendre ?
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