En villégiature studieuse à Roquebrune-Cap-Martin (il y a pire…), notre chroniqueur trouve le temps de s’émouvoir de l’omniprésence, dans l’hôtellerie et la restauration, de travailleurs immigrés italiens, venus en voisins, et de la difficulté extrême à recruter des Français. Xénophobe, va!
Tout le personnel de l’hôtel Victoria où la direction de Lecture en fête m’a logé est italien — et charmant, bien élevé, attentionné, parfaitement bilingue. Mais où sont les Français ?
Dans les cuisines des restaurants de ma ville natale — et qui est probablement, après de vastes détours, celle où je mourrai —, ce sont les Africains qui réalisent la bouillabaisse, les supions et l’aïoli. Des Français, nulle nouvelle.
Je me suis enquis auprès des patrons des gargotes des raisons de leurs difficultés de recrutement local. « Refus de travailler après 19 heures, et pas plus de 35 heures par semaine. Ils veulent avoir leurs soirées pour batifoler avec leurs copains. Et ne pas sentir le graillon. »
Rééducation nationale !
L’une des raisons profondes de ce désintérêt des petits Français pour le travail salarié (« tous patrons ! » — disent-ils en se faisant de lourdes illusions sur le temps de travail des patrons) vient surtout du fait qu’on leur a distribué des diplômes à tire-larigot — « tous bacheliers ! Tous Licenciés » — et qu’ils croient avoir une qualité authentifiée par un parchemin à valeur nulle. À force de laisser passer en sixième des analphabètes, et de féliciter les analphacons pour leurs belles idées ; à force d’envoyer en seconde des collégiens qui devraient entrer tout de suite dans la vie active ; à force de donner le Bac, qui est toujours, en théorie, le premier diplôme du Supérieur ; à force d’obliger les enseignants du Supérieur à propulser dans l’année suivante des petits branleurs qui ne viennent assister au cours que bardés d’écouteurs de façon à rester en ligne et, comme ils disent, vivre avec leur temps, rien d’étonnant si l’on va chercher en Italie les gentils travailleurs qui nous font défaut.
Il faut remettre la France au travail, de la maternelle à la retraite. Et vite. Toute cette génération née depuis 2000, à quelques exceptions près, est perdue. Il est nécessaire de la rééduquer.
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S’il faut renouveler la classe politique (et il faut le faire), ce n’est pas dans les babyboomers cacochymes que nous trouverons un espoir — ni dans les p’tits jeunes dont la vocation profonde est de consommer des pizzas surgelées, vautrés dans leur canapé défraîchi, en triturant leur… télé-commande. J’ai dans l’idée que c’est dans la catégorie des 40-50 ans, une classe creuse qui jusqu’ici a été barrée par les Grands Anciens qui les ont précédés, que nous pouvons espérer trouver les chefs dont nous avons besoin. J’en connais.
Bonnes résolutions
Après la désastreuse Guerre du Péloponnèse, les Athéniens se voient imposer par le général spartiate vainqueur, Lysandre, trente « tyrans » (en fait, des magistrats qui ont composé un gouvernement oligarchique) qui ont redressé la ville en imposant un régime de terreur qui n’accorde les droits démocratiques qu’à 3000 de leurs partisans, et exécute les métèques, nombreux dans la cité. C’est à cette époque que Socrate, accusé de corrompre la jeunesse, est condamné à boire la ciguë.
On a bien fait. Critias (dans la réalité) et Calliclès (dans le Gorgias de Platon) ont raison contre les forces qui délitent le tissu national.
Les Romains se sont vaguement inspirés de cet épisode pour instituer la possibilité d’une dictature à durée limitée (puis illimitée) quand la patrie était en danger.
Et je vous le dis franchement. S’il faut suspendre les droits démocratiques des petits branleurs, faisons-le. S’il faut suspendre les droits des travailleurs étrangers qui ne travaillent pas (particulièrement ceux de leurs enfants qui revendiquent des racines illusoires pour ne rien foutre et agiter des drapeaux qui ne sont pas les leurs), faisons-le. Et s’il faut renvoyer en Algérie, ce doux pays où l’on met les écrivains en prison (avec la bénédiction de Samia Ghali, Benjamin Stora, Karim Zéribi et autres crapules stipendiées, à gauche, par les pétro-dollars des islamistes), en dénonçant l’accord de 1968 qui permet aux dirigeants malades de ce pays malade de venir se faire soigner en France tout en nous crachant à la gueule, eh bien faisons-le.