Comme le nuage radioactif après l’accident de Tchernobyl en 1986, les retombées de la crise ukrainienne commencent peu à peu à se faire sentir en Europe de l’Ouest : selon les premières estimations fondées sur les réservations, l’été 2014 se fera sans les touristes russes.
D’après l’agence de presse Ria Novosti, le flux touristique russe baisse d’ores et déjà de 20 à 25% dans certains pays de l’UE par rapport à l’année précédente. Si l’étude citée explique d’abord ce phénomène par le cours élevé de l’euro, les vacanciers se détournent surtout de l’Europe à cause des problèmes de visas dont l’obtention est devenue difficile du fait des sanctions européennes. Rien qu’en raison de cette complication, le secteur touristique britannique perd déjà cette année près de 85 millions de dollars, estime l’Association des tours opérateurs européens (ETOA). Et la Finlande, qui faisait partie des 5 destinations les plus populaires en Russie, voit ses recettes divisées au moins par trois cette année.
Cet été, les destinations de prédilection des Russes sont des régions à haute valeur symbolique: Sotchi et la Crimée, vitrines de la gloire nationale. Si le vacancier choisit de s’évader dans ces contrées, le Kremlin n’y est pas pour rien. Le gouvernement russe a mis les bouchées doubles pour attirer au mieux les voyageurs sur ces côtes patriotiques. À Sotchi, grâce aux JO d’hiver, rien ne manque en termes d’infrastructure d’accueil. Quant à la Crimée fraichement rattachée, l’Etat a chargé la compagnie aérienne Aeroflot d’assurer une liaison à bas prix avec la presqu’île. Ainsi, à peine un mois après les événements qu’on sait, Aeroflot a créé sa filiale low-cost « Dobrolot ». Pèlerinage patriotique garanti.
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