Une majorité de Russes s’obstine à désapprouver l’idée de mariage homosexuel
Les associations pro-LGBT ne cessent de nous le rabâcher : la Russie serait désespérément homophobe. Du moins pas assez « gay-friendly » pour complaire aux standards occidentaux.
« Parent un et parent deux », pas le truc des Russes
Et la réforme constitutionnelle récemment votée par les députés de la Douma n’arrange rien. Comme l’avait annoncé le président Vladimir Poutine dans son discours à la nation du 15 janvier, la Constitution définit désormais le mariage comme « une union entre un homme et une femme ». D’après la députée Russie unie (pro-Poutine) Olga Batalina, cet amendement prémunit la Fédération russe contre le mariage gay, l’homoparentalité et l’usage de formules aussi absurdes que « parent un et parent deux ».
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Horreur, malheur ! Sans craindre l’amalgame, le Center for Independant Social Research dénonce une propagande antigay faisant le lit des violences homophobes. À en croire cette ONG basée à Saint-Pétersbourg, les crimes contre les gays et les lesbiennes n’auraient fait qu’augmenter depuis la loi de 2013 interdisant « l’information auprès de mineurs au sujet des relations sexuelles non traditionnelles ». En attendant d’être rééduqués en hôpital psychiatrique, une majorité écrasante de Russes s’obstine à désapprouver l’idée même de mariage homosexuel.
L’homosexualité dépénalisée par Poutine
L’Église orthodoxe, réputée conservatrice, corsèterait-elle les consciences ? Pas sûr. En pleine répression stalinienne antireligieuse (1934), Gorki condamnait l’homosexualité dans des termes que le Kremlin n’oserait aujourd’hui jamais employer : « Dans les pays fascistes, l’homosexualité ruineuse pour la jeunesse fleurit partout impunément, dans les pays où le prolétariat s’est audacieusement emparé du pouvoir, l’homosexualité est un crime social et est sévèrement punie. »
L’État russo-poutinien a dépénalisé l’homosexualité en 1993.