Dans un pays qui comptera bientôt davantage de croyants musulmans que de chrétiens pratiquants, de plus en plus d’églises détenues par des congrégations deviennent des mosquées ou des centres islamiques. Enquête.
Au sud de Manchester, après la tuerie de la Manchester Arena, en mai 2017, qui fit 23 morts et plus d’une centaine de blessés, la mosquée salafiste de Didsbury, que le terroriste Salman Abedi, un Britannique de 23 ans d’origine libyenne, fréquentait avec sa famille, affichait son soutien aux Mancuniens avec une banderole géante, « We love MCR » (« Nous aimons Manchester »). Six mois avant l’attentat, l’imam Mustafa Abdullah Graf avait fait, semble-t-il, l’éloge du djihad devant un millier de fidèles, appelés à soutenir les moudjahidins en Syrie. Le centre islamique adjacent à la mosquée annonce officiellement disposer d’un département de la charia qui publie des fatwas, supervise les affaires familiales et financières et aide à calculer la zakat (aumône). Et il est fort probable qu’il abrite de surcroît une de ces cours de justice chariatiques officieuses qui règlent les affaires quotidiennes d’une partie des 4,13 millions de musulmans recensés au Royaume-Uni en 2016 (soit 6,3 % de la population britannique), selon les données
