Jean-Marc Rouillan, le fondateur d’Action directe, est un grand nostalgique. C’est pourquoi il a tenu à saluer, dans un entretien au journal satirique du Sud-Est Le Ravi (une interview à réécouter ici en intégralité, ndlr), le « courage » des assassins qui le 13 novembre mitraillèrent des gens sans défense et qui ne leur avaient rien fait.
Son coup de chapeau va embarrasser tout ce qui nous reste de révolutionnaires : les Besancenot, Mélenchon, Plenel ou Badiou. Vont-ils se démarquer totalement de lui et le laisser retourner en prison tout le temps qu’il lui faudra pour se purger de son envie de tuer, ou protesteront-ils par solidarité révolutionnaire ?
En 2008, après que Rouillan ait demandé à adhérer au Nouveau parti anticapitaliste de Besancenot, au nom de leur commune admiration pour Che Guevara, Besancenot écrivit : « Quant à Jean-Marc Rouillan, il a purgé sa peine de prison. Et même plus. La question, c’est de savoir si un homme qui a purgé sa peine a le droit de s’engager en politique. Ma réponse est oui ».
Qu’il ait ou non le droit de tenir de tel propos alors qu’il est en liberté conditionnelle, c’est maintenant au juge d’en décider. Mais on peut tout de même faire remarquer à Rouillan qu’il s’est rendu coupable d’une faute sémantique. Car ce n’est pas par courage ni par esprit de sacrifice que les assassins du 13 novembre n’ont pas eu peur de leur mort. C’est parce qu’ils la désiraient ardemment. Cela n’a rien à voir avec le courage, qui consiste comme chacun sait à faire ce qui nous fait peur.
Causeur ne vit que par ses lecteurs, c’est la seule garantie de son indépendance.
Pour nous soutenir, achetez Causeur en kiosque ou abonnez-vous !