Dans la France périurbaine, nombre de ronds-points abritent des œuvres d’art contemporain d’un goût douteux. Souvent kitsch et prétentieux, ces giratoires font regretter la statuaire IIIe République qui embellissait la France.
Si un archéologue voulait, dans quelques siècles, aller à la découverte de l’art de notre temps, nul doute qu’il tomberait en premier lieu sur les ronds-points. En effet, sur les 60 000 ronds-points français, nombreux sont ceux à accueillir ce que l’on peine parfois à qualifier d’œuvre d’art.
Ils ont fleuri depuis une trentaine d’années, remplaçant les carrefours à la papa, générateurs de chocs meurtriers. Pour la plupart, on peut parler de « giratoires » en raison de la priorité (anglaise) aux véhicules se trouvant déjà dans l’anneau. Les ronds-points constituent désormais un motif récurrent des paysages périurbains, au même titre que les hypermarchés et les zones pavillonnaires. La crise des gilets jaunes a montré qu’ils peuvent aussi servir de places publiques à la France périphérique.
Au milieu et à la vue de tous s’étend l’îlot central. La première option consiste à le « végétaliser ». Certains sont décorés dans la tradition des jardins municipaux, avec parterres d’œillets d’Inde et autres bégonias, dessinant parfois le nom d’une ville ou un cadran d’horloge. D’autres s’inspirent de tendances de l’art paysager comme le land art. En général, il faut reconnaître à ces giratoires verdis le bon goût de se faire oublier.
