La France « rance » épinglée


La France « rance » épinglée

roms commission europeenne

Connaissez-vous Nils Muiznieks ? Ce monsieur, letton de son état, est l’actuel commissaire aux droits de l’Homme du Conseil de l’Europe. Docteur en sciences politiques, ancien président de la Commission européenne contre le racisme et l’intolérance, il vient de produire l’un de ces rapports déconnectés du réel dont sa maison-mère détient le secret. Le constat dressé après une visite de courtoisie au mois de septembre 2014 y est sans appel : la France doit accueillir plus de réfugiés et, dans le même temps, lutter contre ses penchants racistes et xénophobes. Ceci n’est pas un canular.

Avant tout, il faut savoir que par le passé, Monsieur Muiznieks, appointé pour prodiguer des leçons d’intégration aux États intolérants, a été entre autres « ministre du gouvernement letton, chargé de l’intégration sociale, de la lutte contre la discrimination, des droits des minorités et du développement de la société civile ». Ce fait d’armes grandiloquent retient l’attention sur un curriculum bien garni (nécessaire à tout bon technocrate). Quiconque connaît tant soit peu la démographie lettonne est déjà sur ses gardes : population de deux millions d’habitants (Paris intramuros), exclusivement d’origine est-européenne et ne connaissant l’islam que par pays interposés et images satellite. Il n’est pas certain qu’une si maigre expérience de la notion de promiscuité puisse conférer de l’autorité en matière d’« intégration ».

Par suite, il faut mettre en regard les reproches adressés à la France et l’histoire complexe de ce pays, chose que néglige totalement un commissaire aux droits de l’Homme, tout à ses rêves d’une humanité confraternelle parce que déracinée. Dans l’optique des droits de l’Homme, ne sont en effet reconnus que des individus n’ayant qu’un rapport consumériste à la culture, tous invités à s’identifier à une idole, un homme générique pourvu d’un catalogue de droits sans cesse enrichi et, pour cette raison, objet d’un culte universel. Les peuples, eux, sont répudiés dans la mesure où ils n’entrent pas dans cette grille de lecture mercantile. Tout au plus tolèrera-t-on des identités minoritaires (issues essentiellement d’Afrique noire, du Maghreb et d’Europe de l’est), précisément parce qu’elles sont minoritaires et peuvent participer au ravinement des vieilles identités de masse, réputées sclérosantes et désuètes. La double injonction de Monsieur Muiznieks participe clairement de cette démarche.

Ce dernier enjoint en effet la France non seulement d’accueillir et de protéger davantage de réfugiés (en provenance de Syrie notamment), mais aussi d’intensifier la répression des actes et propos à caractère discriminatoire, et offensant a fortiori. L’accent est mis en particulier (la moitié du rapport) sur les « droits de l’homme des Gens du voyage et des Roms migrants ». En marge du rapport, certains « conseils » avisés du commissaire en disent long. Se montrant « inquiet du fort climat d’antitziganisme qui règne en France de très longue date », il préconise de les voir avant tout comme « victimes de violences commises par des particuliers et parfois même par des membres des forces de l’ordre, notamment lors des évacuations forcées de campements ». Généreux, le commissaire « souligne également l’urgence de garantir aux Roms l’accès aux soins de santé, à l’éducation, au logement et à l’emploi, ainsi qu’à mener des activités de sensibilisation du public afin de combattre les stéréotypes et les préjugés ». L’Aide Médicale d’État, ce gouffre financier doublé d’un appel d’air, est à ses yeux une bonne initiative mais qui peine encore dans sa mise en application. Peu importe qu’elle puisse ouvrir droit aux étrangers en situation irrégulière à des prestations refusées à un chômeur français : les droits de l’Homme ratissent large, et aux frais des péquenots franchouillards.

À présent redescendons sur terre et armons-nous d’un peu de logique, salutaire. Monsieur Muiznieks invite les Français à s’offrir encore davantage et à consentir au « vivre-ensemble ». Or, ceux-ci, dans les urnes, ne cessent de mettre en garde leurs représentants nationaux et de les informer que la coupe est pleine. Ce sont des gens qui ont des yeux. Ce sont des usagers de la France ordinaire, celle qui paie chaque jour que Dieu fait sa bêtise colonialiste d’antan par une immigration de masse en retour. Ce sont des gens qui, chaque jour, constatent la dissolution des repères communs dans les eaux glacées d’une tolérance grand-bourgeoise dont les tenants s’épargnent les désagréments. Ce sont des gens qui ont vu en vingt ans leur environnement social changer sans leur consentement par les exactions successives d’un personnel politique aux ordres de la nébuleuse européenne, soumettant ses administrés aux seules prérogatives marchandes (Bruxelles l’apothicaire), dans l’unique culte que l’homme se rend à lui-même (Strasbourg, Sainte-Chapelle des droits de l’homme).

Lors de son prochain passage dans le pays des discriminations et de l’intolérance, espérons que Monsieur le commissaire se laissera davantage guider dans les lieux reculés de la Socialie, là où les Roms, par exemple, ont droit à tous les égards, inscrivent gratuitement leurs enfants à la cantine (selon la méthode socialiste, y mange qui veut et paie pour tous qui peut) et orientent à tel point le niveau général des classes que les prolétaires autochtones finissent par se ruiner en écoles privées.

Voilà bien une réalité qui ne s’apprend pas dans les grandes universités mondiales mais s’éprouve au long d’une humble vie : le sacro-saint « vivre-ensemble » ne se décrète pas à coup de tolérance, il n’est que l’émanation d’un sentiment d’appartenance nationale, celle-là même que l’Union européenne bat en brèche. Pour elle, la France d’aujourd’hui est un peu comme un homme à qui elle aurait coupé les quatre membres, qu’elle aurait jeté à l’eau et à qui elle viendrait à présent faire le reproche de nager très mal.

Comme il nous faut néanmoins rester courtois malgré la colère, et puisque c’est de saison, je me permettrai simplement d’inviter tout technocrate, volubile dans le confort d’un beau bureau strasbourgeois, à bien vouloir aller se faire voir chez les Grecs. Nous, peuple français, nous chargerons de trouver les moins incapables des politiciens afin de gérer au mieux l’immense foutoir culturel que l’Europe impose à ses vassaux. En attendant une rupture définitive qui ne saurait tarder.

 *Photo : wikicommons.



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est l'auteur du Miroir des Peuples (Perspectives libres, 2015).

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