Réédition des deux romans de cet écrivain oublié et chansonnier à la voix chevrotante
La première fois que j’ai entendu le nom de Riffard (1924-1981), c’était dans un rade de la rive gauche, dernier zinc authentique avant l’extinction de la race. Dans les odeurs de graillon, au milieu de fonctionnaires somnolents et de touristes égarés, un jeune confrère dégaina le nom improbable de Roger Riffard pour mieux asseoir son magistère intellectuel. Pour me dire, à moi le nostalgique encarté, le lustreur des Trente Glorieuses, je ne plaisante pas avec le passé. Je ne joue pas, bonhomme. Il y a trois ou quatre ans, on s’échangeait donc depuis une bonne vingtaine de minutes des noms d’acteurs morts et d’écrivains réprouvés pour mieux se renifler.
J’y allais de mon Hardellet fétiche, lui en douceur me balançait du André Vers, j’enquillais sur du Calet et du Fernand Trignol, et puis il finit par me lâcher dans un souffle : Riffard. Était-ce un apéritif vinique d’avant-guerre ou un tonifiant pharmaceutique administré aux populations souffreteuses
