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Robert Ménard: héros du bon sens

Clandestin qui veut se marier: le Biterrois refuse de dire "oui" à "l’État de droit"


Robert Ménard: héros du bon sens
Robert Ménard entouré d'élus venus le soutenir, hier à Montpellier © Alain ROBERT/SIPA

En refusant hier la procédure de reconnaissance préalable de culpabilité qu’on lui proposait, le maire de Béziers prend un nouveau risque. Au tribunal de Montpellier, il a en effet refusé la sanction que lui proposait le parquet, après son refus de célébrer le mariage d’un Algérien sous OQTF – ce qui implique qu’il sera jugé ultérieurement par un tribunal correctionnel ! Il entend ainsi faire un exemple. De leur côté, les sénateurs discuteront jeudi d’un éventuel changement de la loi afin d’interdire le mariage quand l’un des époux est en situation irrégulière.


Aujourd’hui en France le simple bon sens est devenu enjeu de croisade. La justice – ou, si vous préférez ce qui en tient lieu – est venue chercher des poux dans la tête du maire de Béziers parce que, en 2023, il a refusé de célébrer le mariage d’un Algérien de 23 ans sous OQTF, c’est à dire les noces officielles d’un individu qui n’aurait jamais dû se trouver physiquement sur le sol de France, et encore moins se voir admis à franchir le seuil d’une mairie, ce temple laïque de notre République.

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La liberté fondamentale du mariage en débat

Ce mardi, Robert Ménard était donc amené à se présenter devant le procureur de la République de Montpellier pour, je cite, « comparution sur reconnaissance préalable de culpabilité ». Ainsi, s’il devait y avoir un coupable dans cette affaire, ce ne pouvait être que le maire. Coupable de quel grand crime? Entrave à la liberté fondamentale du mariage. Une de ces trouvailles balancées à la pelle par l’humanisme délirant de 1789, et bien sûr – comment pourrait-il en être autrement? – reprise, réaffirmée par la Cour Européenne des Droits de l’homme et défendue par nos sages un rien fatigués et ramollis du Conseil Constitutionnel, dont, cela soit dit en passant, pas un je crois ne laisserait sa fille épouser un clandestin, un OQTF, un sans papier, un radicalisé dûment identifié, etc, etc, car, oui, sachons-le bien, il n’y a que d’heureux élus au gai-gai marions-nous de nos délires. Tout doit impérativement s’effacer devant le bel amour conjugal. Il y a le tout à l’hymen comme il y a le tout à l’égout. Qu’importe la tonalité du mariage, gris, blanc. Cela est sans objet. On n’est pas regardant. Même deux sans papiers peuvent convoler. Au maire et à son administration de se débrouiller pour que cela ait les apparences d’une vraie union, légale, rigoureuse dans la forme. Une fois la mascarade bâclée, les doux époux auront tout le loisir de courir profiter de tous les avantages liés au mariage officiel dans notre pays, dont le rapprochement familial n’est évidemment pas le moindre. Pitoyable ! Cette noble institution ne serait donc plus qu’une pantomime? Mais à quoi bon s’arrêter à cela?

Robert Ménard risque jusqu’à cinq ans de prison

Voilà quelques années, à Chalon-sur-Saône, nous rapporte Le Figaro, le maire était lui aussi entré en résistance, refusant de célébrer les épousailles d’un Turc de quarante-deux ans – convaincu de violences conjugales et de menaces de mort à l’encontre de sa précédente épouse – avec une jeune Française de vingt ans. L’édile tint bon deux ans. Puis les autorités – les nôtres, celles de France, celles qui sont censées œuvrer en notre nom et pour le bien de la communauté – finirent par l’emporter. Le mariage fut célébré par une adjointe. Sans quoi le maire protestataire, tout comme Robert Ménard aujourd’hui, encourait une peine de cinq ans d’emprisonnement, de soixante-quinze mille euros d’amende assortie d’inéligibilité. Sévère, non ? C’est plus cher payé que bien des prouesses de la délinquance devenue très ordinaire de nos quartiers à machette et came.

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À l’initiative du sénateur centriste Stéphane Demilly, les sénateurs vont s’emparer du sujet. Des voix s’élèvent, qui prônent une législation nouvelle, enfin adaptée au réel. Une loi de bon sens. L’actuel garde ses Sceaux, Gérald Darmanin s’est déclaré favorable à une telle modification.  Ce n’était pas le cas voilà dix-huit mois. Il est de tradition qu’en politique les girouettes tournent. On le sait. Il reste à souhaiter qu’elles se grippent et se fixent dans le bon sens le temps de doter la France d’une loi enfin honorable sur ces sujets. Oui, honorable. Car brader nos institutions, dont celle du mariage, ne l’est guère.

Pour cela, peut-être pourrions-nous nous inspirer de l’Algérie. Lorsque Robert Ménard a lancé l’idée que les fiancés aillent se passer la bague au doigt en Algérie, on lui a aussitôt fait valoir que c’était impossible. La loi algérienne s’y opposerait farouchement au motif que la prétendante avait trois enfants d’une précédente union. On ne plaisante pas avec ces choses, là-bas. On ne fait pas de l’institution du mariage un vulgaire jeu de rôle. Chez nous, si ?

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Ex-prof de philo, auteur, conférencier, chroniqueur. Dernière parution : « Les carnets d’Hitler - L’arnaque négationniste » éditions Scriptus.

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