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L’Angélus de (Richard) Millet

Il publie "Paris bas-ventre, Le RER comme principe évacuateur du peuple français", suivi de "Éloge du coronavirus" (La Nouvelle Librairie)


L’Angélus de (Richard) Millet
L'écrivain Richard Millet. Photo: Hannah Assouline

Deux nouvelles publications d’un écrivain dissident, victime du maccarthysme woke.


Très tôt j’ai lu Richard Millet. J’aime ses romans sur le Limousin, la région de ses origines. Il est né à Viam, d’un père protestant autoritaire et d’une mère acariâtre. Le petit cimetière en pente vers l’ouest protège le caveau familial. La terre et les morts. C’est un homme enraciné. Ce sont les plus solides et les plus clairvoyants. Son visage et ses épaules le font ressembler à Marlon Brando dans Apocalypse Now.

Limousin et Liban

Grâce à ses premiers livres, je retrouve l’atmosphère de mon enfance dans le Cantal, les randonnées sur la crête des monts, la brume bleutée le soir, cette indicible mélancolie dont j’ignorais à l’époque qu’elle ne me quitterait jamais. Dans un autre de ses récits, L’Orient désert, Richard Millet part pour le Liban qu’il connaît bien pour tenter de guérir d’une blessure d’amour. Il avoue : « Peut-être n’aurais-je pas su aimer vraiment puisque toujours abandonné par une femme – et n’ayant peut-être été aimé que pour ce que j’ai très tôt voulu être : un écrivain, un homme qui, de façon presque impie, attend un signe supérieur à l’amour humain (…) » C’est un chrétien, « c’est-à-dire debout face à la Croix. »

2012. Annie Ernaux, auteure pour dictée du Brevet des collèges, sonne l’hallali et lance une pétition dénonçant le « fasciste » Millet…

Il lit la Bible, dans la version de Port-Royal. L’un de ses doigts est orné d’une impressionnante bague, offerte par une femme de goût et dont « le chaton est incrusté de petites pierres dessinant une croix. » Elle possède le pouvoir, dit-il, d’éloigner les hérétiques. Et parfois d’attirer le regard de certaines femmes…

A lire aussi: Roland Jaccard, mémoires d’un autre temps

Hanté par la décomposition de la langue

Millet est hanté par la décomposition des langues et des corps, et la défection des visages. Il écrit dans un style


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Pascal Louvrier est écrivain. Dernier ouvrage paru: « Philippe Sollers entre les lignes. » Le Passeur Editeur.

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