C’est la dernière semaine de l’année: le moment de la revivre à travers des événements qui l’ont marquée. Au cœur de l’affaire Fillon, l’invitée surprise de L’Emission politique a pris à partie le candidat LR.
À en croire Eric Naulleau, dans son Petit livre noir du roman contemporain, qu’il cosigna avec Pierre Jourde, Christine Angot aurait un jour, lors d’un entretien journalistique, prononcé cette phrase pleine de lucidité : « Il y a des gens qui se marrent en me lisant ». C’est possible et même très probable : cela m’est arrivé. En l’écoutant parler par contre, pas trop.
Délivrez-la du mal!
Hier soir par exemple, face à François Fillon, si Mme Angot cherchait à faire rire, il faut lui dire que c’est raté. Un vrai bide. Mais c’est qu’hier soir, Christine Angot s’est confrontée au mal pur. A la hideur incarnée : un homme qui, le salaud, a employé sa famille et accepté des cadeaux. Pris par la patrouille médiatique, cet homme avait encore l’outrecuidance de ne pas retirer sa candidature et de ne pas retourner se terrer, honteux, dans sa province, persistant même à polluer de sa présence le Paris de Mme Angot. Celle-ci trouvait aussi, dans une de ses récentes chroniques, à la faveur d’un de ces raisonnements chaotiques et obscurs dont elle a le secret, que Pénélope Fillon était, « sous ses airs timides », aussi violente que Mehdi Meklat… Toutes ces horreurs, c’était trop pour Mme Angot, et c’est ainsi qu’elle déplaça son austère personne jusque dans le poste de télévision, pour venir rendre elle-même la justice, sous les spotlights.
Dans ses romans, Christine Angot dit beaucoup « je », mais à la télé, Christine Angot dit « nous ». A l’unisson de Mme Angot, il paraît que « nous » sommes indignés, nous autres qui ne sommes pas dans le poste, par la « malhonnêteté »de François Fillon. « Nous » devrions comme elle être tout remplis de notre bonne conscience et de notre colère, contents d’être qui nous sommes, et de ne pas être lui. Il paraît que « nous » devrions même nous sentir représentés par Mme Angot qui sérieuse comme un pape d’autrefois, pourfend devant nous les forces du mal. Eh bien non, not in my name, comme disent les…
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