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Restes: l’art des petits riens


Restes: l’art des petits riens
La brandade de chèvre, figues rôties au miel, cumin, citron et huile d'olive de Nordine Labiadh, une entrée facile et parfumée, pour s'initier à la cuisine de tous les jours © Fabrice Veigas

Le confinement a pimenté l’assiette des Français : grands vins abordables, achat de produits frais chez les paysans, redécouverte de l’art d’accommoder les restes… De la blanquette au pain perdu, c’est au fond des vieux pots qu’on fait les meilleures recettes.


Les trois mois de confinement entreront aussi dans l’histoire pour leurs effets positifs. Ainsi, les prix des grands vins de Bordeaux ont-ils baissé de manière significative, après vingt ans de hausse continue. Pas encore suffisamment, certes, pour que les Français moyens que nous sommes puissent s’offrir un premier grand cru classé, mais, tout de même, ce miniséisme (passé inaperçu) a permis à nombre d’amateurs français de revenir vers ce vignoble d’exception, si dénigré, qui abrite tant de merveilles méconnues à moins de 30 euros la bouteille (le meilleur rapport qualité-prix du monde, en fait). Fin avril, alors que la campagne des primeurs 2019 était un désastre, plusieurs châteaux de premier plan ont décidé de frapper un grand coup en baissant leurs prix de plus de 30 % : Mouton Rothschild, Cheval Blanc, Palmer, Pontet-Canet, Branaire-Ducru… Cela a obligé les autres à faire de même. Par conséquent, les marchés étrangers ont envoyé des émissaires qui ont réussi à goûter les vins en catimini malgré la surveillance des gendarmes… Le fait de goûter en mai, et non début avril, s’est révélé être un avantage, car les vins en cours d’élevage étaient plus aboutis. Même les Américains, dont la consommation de vins français s’était pourtant effondrée depuis octobre 2019 du fait de la taxe Trump (qui s’élève à 25 %) ont acheté en masse du 2019, un beau millésime intense et frais, équivalent à 2018, mais 30 % moins cher…

Cependant, le confinement a surtout fait apparaître un changement dans le comportement alimentaire des Français, qui aura une portée historique… s’il dure (il est encore trop tôt pour le savoir). Nous avons en effet assisté à un retour à la fois forcé et volontaire à la pratique quotidienne de la cuisine. Depuis cinquante ans, cette pratique était en baisse au profit


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Septembre 2020 – Causeur #82

Article extrait du Magazine Causeur




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Journaliste spécialisé dans le vin, la gastronomie, l'art de vivre, bref tout ce qui permet de mieux supporter notre passage ici-bas

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