La désindustrialisation, ça a du bon. On ne voit pas pourquoi Arnaud Montebourg s’échine à vouloir redresser ce qui ferait mieux de rester détumescent si l’on en croit les chiffres récents d’une étude menée conjointement par l’ONG Blacksmith Institute et la Croix Verte internationale. L’exploitation des mines, des fonderies mais aussi les décharges industrielles qui servent de dépotoirs dans le tiers monde à ceux qui changent de smartphone tous les trois mois, exercent sur la santé des dégâts humains comparables à ceux du sida, du paludisme et de la tuberculose.
Les cancers, les troubles neurologiques et autres affections, dus au plomb, au mercure, au chrome, à l’amiante, touchent plus de 125 millions de personnes dans le monde et seraient responsables de l’équivalent d’au moins 17 millions « d’années de vie perdues ». Ce dernier chiffre est calculé grâce à l’indicateur AVCI (Années de vie corrigées de l’incapacité, « Disability-Adjusted Life Years »). Il sert notamment à mesurer des années de vie potentielles perdues en raison d’une mortalité prématurée due à différentes maladies.
Il y aura toujours de mauvais esprits pour ergoter et dire que ce n’est peut-être pas tant l’industrie en elle-même qui est la cause de ces 17 millions d’années de vie perdue mais la façon dont on produit dans les pays délocalisés, sans trop se soucier d’encombrantes normes sanitaires et écologiques, sinon, on vous le demande, à quoi ça servirait de délocaliser, justement.
Non, réjouissons nous plutôt d’une France dépolluée, certes avec des millions de chômeurs, mais des chômeurs aux jolis poumons roses.
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