Les Européistes et eurocrates font tout – et n’importe quoi – pour déconstruire les nations du Vieux Continent. L’éditorial du mois de février d’Élisabeth Lévy.
On dirait des villageois qui dansent en rond pour faire venir la pluie (ce qui soit dit en passant s’est réellement produit dans un village français il y a quelques mois). Depuis plusieurs décennies, les adorateurs de la « construction européenne » implorent les dieux de faire advenir ce fantasmatique peuple européen qui nous délivrera enfin de nos coupables lubies – également appelées égoïsmes nationaux. Ils devraient en causer à la Chine et à l’Amérique, de l’égoïsme national. On voit mal comment une nation existerait sans une population convaincue qu’il faut la préférer et la défendre. L’Europe, justement, se fait une fierté de ne pas être égoïste et d’affronter le reste du monde à coups de valeurs. Le résultat, c’est que son influence n’est pas indexée sur ces évanescentes valeurs, mais sur sa capacité de consommation. Quand d’autres aspirent à être le laboratoire ou l’atelier du monde, l’Europe est un « grand marché ». Ou, comme l’observait un brin désabusé le philosophe Peter Sloterdijk, une vaste salle de gym, dont les charmes, espère-t-on à Bruxelles, finiront
