Bienvenue à la Gare du nord !
On se souvient de la campagne RATP contre le harcèlement dans le métro parisien qui mettait en scène un crocodile concupiscemment blotti contre sa voisine. D’ordinaire, des lignes entières de métro et de RER sont régulièrement bondées, ce qui réveille l’instinct prédateur de certains frotteurs gonflés d’hormones. Pendant les grèves, nos amis parisiens sont encore plus tassés que d’habitude dans les rames du métro ! Alors, combien de mains baladeuses parmi tous les Franciliens qui bravent le blocus de la CGT?
Le Parisien nous apprend qu’au plus fort des perturbations, des agents SNCF ont bloqué l’accès d’un wagon du RER B aux mâles non accompagnés en Gare du Nord. Dans une vidéo, les messieurs, s’ils sont seuls, sont invités à aller un peu plus loin. Si la SNCF a démenti au Parisien toute volonté de séparation des genres, difficile de ne pas voir un wagon réservé aux dames dans cette gare reine du vivre-ensemble.
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La mesure est déjà appliquée chez nos amis japonais et de manière plus épisodique à Mexico. Bien que Caroline de Haas ait condamné cette entorse à la mixité, la séparation des genres apparaît comme un compromis raisonnable aux yeux de certaines : « J’ai passé mes trois années de lycée à m’embrouiller avec des frotteurs dans le RER A blindé, et ce quotidiennement. Des mains, des sexes collés à ma jambe, des mecs qui se touchaient. J’avais entre 15 et 18 ans. J’ai rêvé de ce genre de wagon », s’enthousiasme la journaliste sportive Charlotte Namura sur Twitter.
À défaut de remettre dans le droit chemin tous les vieux mâles libidineux qui hantent les wagons de la ligne 13, la séparation des genres nous rapproche d’une autre république.
Cela fait en effet belle lurette que le métro de Téhéran filtre hommes et femmes dans des wagons séparés.
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