Chère journaliste de Libération,
C’est très aimable à vous de vouloir faire mon éducation et je vous en remercie.
J’ai suivi des cours sur la démographie donnés par le professeur Lettinier, agrégé d’économie, polytechnicien et élève d’Alfred Sauvy qui fut et reste l’un de mes maîtres à penser et qui est le vrai fondateur des études démographiques en France (Sauvy a créé l’Ined et l’Insee). Lequel Sauvy, en s’appuyant sur des modèles stables avait écrit à la fin des années 1980 un livre appelé L’Europe submergée dans lequel il annonçait le débordement du Sud vers l’Europe, trente ans plus tard, c’est à dire vers… 2017.
Au début de l’article, je précise les hypothèses que j’allais utiliser:
– Population d’origine musulmane en France = 10 %
– Taux de fertilité de cette population = 3 enfants par femme
– Taux de fertilité de la population française d’origine = 1,4 (c’est à dire la moyenne des taux de fertilité de l’Europe du Sud).
Si ces trois conditions sont réalisées, dans 40 ans, la moitié des naissances sera d’origine musulmane, il suffit de faire le calcul.
Les trois hypothèses susvisées sont peut-être fausses, mais nul n’en sait rien puisque les statistiques ethniques sont interdites en France. Mais en aucun cas le calcul n’est « foireux ».
Venons à vos critiques méthodologiques.
Je fais sciemment le choix de considérer que ce que vous appelez l’exogamie, c’est à dire le mariage en dehors de sa communauté religieuse, que l’islam accepte mal, ne s’applique pas fréquemment aux musulmanes.
En ce qui concerne la convergence des taux de natalité entre population immigrée et indigène, si vous rajoutez les immigrants anglais, allemands, philippins, libanais chrétiens ou italiens à la population immigrée, vous allez faire baisser fort opportunément le taux de natalité des populations immigrées. Mais l’information de l’Insee ne veut RIEN dire puisque que ce qui nous intéresse c’est le taux de fertilité des femmes musulmanes qui peuvent ou ne pas être immigrées – ou Françaises.
Enfin, en ce qui concerne la convergence des modes de pensée, je ne connais pas d’exemple, dans l’histoire, d’une population musulmane qui se soit assimilée à un pays d’accueil, mais je suis prêt à réviser mon jugement. Et de grâce, ne me parlez pas de l’Andalousie au XIIe siècle.
C’est d’ailleurs ce qu’a reconnu Tony Blair quand il a pointé les limites du multiculturalisme en Grande-Bretagne, où les populations musulmanes se regroupent dans des ghettos géographiques dans lesquels la prégnance des coutumes musulmanes reste très forte.
En clair, j’ai parlé des musulmans et non pas des immigrés, ce qui n’a rien à voir.
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