La mobilisation des partisans russes face à la Grande Armée, le soulèvement du peuple espagnol contre Napoléon, la Résistance même annoncent le terrorisme actuel, cette métastase moderne et ultime de la violence. Jadis cantonnée aux champs de bataille et aux uniformes, la violence gangrène désormais toutes les cellules de la société. L’attentat terroriste est le « double mimétique » de la guerre chirurgicale : l’un et l’autre cherchent à « raccourcir la violence » en frappant directement à la tête – sans plus se préoccuper des réactions en chaîne, y compris l’explosion nucléaire finale…
Une fin inéluctable, si l’homme ne parvient pas à enrayer cette montée aux extrêmes qui est une descente aux enfers. Et Girard n’est guère optimiste : « Nous sommes la première société dans l’Histoire qui sait qu’elle est en train de se détruire » ; pourtant, la plupart des hommes n’en ont pas vraiment conscience ; quant aux politiques, l’idée qu’ils osent prendre les mesures drastiques qui s’imposent lui paraît « presque invraisemblable »…
Comment ça, « presque » ? Y aurait-il donc une chance de survie pour l’humanité ? Mais oui, bien sûr ! C’est même ça, la « bonne nouvelle », pour sortir de cette escalade vers l’abîme, il nous suffit de revenir au message de la Bible, c’est-à-dire à ce Logos d’amour qui seul peut vaincre le Logos de violence.
Le christianisme seul est porteur des valeurs qui pourraient permettre à notre société d’en finir avec la violence – avant qu’elle n’en ait fini avec nous… Inversons donc le mimétisme !, et substituons à la « réciprocité conflictuelle » une « réciprocité pacifique ». Ok René, mais qui va montrer l’exemple ?
Le pessimisme girardien sur la nature humaine semble d’ailleurs reprendre le dessus lorsqu’il ajoute : « De toutes façons, on finit toujours par céder au plus fort ; et le plus fort, c’est celui qui veut le plus la guerre ! »
Débrouillez-vous avec ça, moi c’est pas mon problème : j’ai la vie éternelle devant moi…
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