Remaniement : Pascale, Emmanuelle, Marylise et les autres


Remaniement : Pascale, Emmanuelle, Marylise et les autres
Pascale Boistard, Emmanuelle Cosse et Marylise Lebranchu (Photos : SIPA.00732046_000009 / 00715616_000007 / 00729513_000023)
Pascale Boistard, Emmanuelle Cosse et Marylise Lebranchu (Photos : SIPA.00732046_000009 / 00715616_000007 / 00729513_000023)

Une remarque furibarde pour commencer

Pascale Boistard reste secrétaire d’Etat, mais désormais en charge des personnes âgées et de l’autonomie. Elle était auparavant en charge du droit des femmes. A ce titre, cette républicaine féministe grand teint avait donné une interview tonitruante à Marianne le 28 janvier dernier, titrée « Il y a sur notre territoire des zones où les femmes ne sont pas acceptées ». On pouvait y lire une série de rappels au règlement laïque bien agréable à entendre.

Pascale parla clair : « À la jonction entre laïcité et droits des femmes, nous faisons face à des reculs préoccupants ».

Plus clair : « Est-il normal que dans certains endroits, vous ne trouviez aucune femme dans les cafés ? Il y a une forme de morale mal placée, souvent exercée par des groupes minoritaires sur une majorité, et qui conduit à ce que l’espace public, censé appartenir autant aux hommes qu’aux femmes, se retrouve restreint pour les femmes. »

Encore plus clair : « Je constate que l’Observatoire de la laïcité s’est encore peu saisi de cette question des droits des femmes. Peut-être ses membres étaient-ils absorbés par d’autres sujets ? »

Ces déclarations cashissimes lui avaient valu une descente en flamme par Ségolène Royal, une semaine plus tard sur France Inter. Comme je suis un journaliste indigne, je ne vais pas paraphraser mes confrères de Marianne, mais copier-coller leur résumé de cette forfaiture.

Extrait de l’article de Marianne.net :
Voici la réponse de Ségolène Royal au micro de France Inter : « Il faut arrêter avec toutes ces polémiques sur la laïcité, la loi de 1905 est extrêmement claire, et il y a d’autres priorités sur le droit des femmes. Les violences conjugales, les violences dans la rue, les violences intrafamiliales (…). Le second point, ce sont les inégalités salariales, ce sont aussi des vrais combats dans l’entreprise. » Ségolène Royal, qui tente à ce moment-là de changer de sujet, est relancée par son intervieweur : « Mais cette emprise religieuse qui écarterait les femmes de certains lieux, c’est secondaire ? » Là encore, la ministre refuse de répondre, brandissant une « instrumentalisation politique des conflits sur la laïcité qui ne doivent pas perdurer ». Et d’asséner un dernier coup qui devrait lui offrir un beau sujet de discussion avec sa collègue Boistard, à quelques heures du conseil des ministres : « Il faut s’attaquer aux vrais problèmes concernant les femmes et je viens de vous les donner. »

Fin de citation. On reprend son souffle, mais oui, vous avez bien lu ce que vous avez lu. Cette ségolènade sans bravitude aucune a-t-elle coûté son poste aux Droits des femmes à Pascale Boistard ? Je crois que oui.

Une remarque de banlieusard inquiet pour continuer

L’arrivée d’Emmanuelle Cosse au Logement est une très mauvaise nouvelle pour les habitants des zones pavillonnaires, notamment en banlieue parisienne. Chez Europe écologie – Les Verts, tout le monde considère les pavillons et les micro-immeubles comme une hérésie écologique et économique. Au nom de quoi Cosse va très probablement, elle aussi, intensifier la « densification », et prôner un nouvel « assouplissement » des PLU. Comme Duflot l’avait fait. Et comme le réclament goulument les promoteurs. Vous avez dit écologie ?

Une remarque mélancolique pour presque conclure

Marylise Le Branchu a été débarquée du gouvernement. Ça m’attriste. Je sais bien qu’elle était aubryste, mouriste dans la dignité et autres choses qui m’enthousiasment peu. Mais depuis le gouvernement Jospin, j’ai été sensible à son talent oratoire, plus précisément à sa manière d’expliquer des choses parfois compliquées – ou indéfendables – avec des mots simples et des arguments convaincants.

Ces vingt dernières années, c’est une des femmes politiques qui m’a le plus impressionné, probablement aussi parce qu’elle ne portait pas sa condition féminine en bandoulière, ce qui, à mes yeux, est une preuve insigne de féminisme et de féminité.

On se souviendra aussi que garde des sceaux, elle avait contribué à crever l’abcès des disparues de l’Yonne et n’avait pas hésité à sanctionner plusieurs magistrats fautifs.

Naturellement cette sacrée cliente, dont mon ami Roland Castro me dit « C‘est une femme délicieuse : de la bonne gauche, simple, sans l’enflure ordinaire de la plupart de ses collègues », n’a jamais vraiment intéressé les médias et on ne lui prédit pas une seconde carrière à Solférino.

Une remarque séfaradophobe pour en finir

J’apprends qu’une Audrey Azoulay a été nommée ministre de la Culture ? La vérité, comme dircab’, elle va prendre Hanouna ?



Vous venez de lire un article en accès libre.
Causeur ne vit que par ses lecteurs, c’est la seule garantie de son indépendance.
Pour nous soutenir, achetez Causeur en kiosque ou abonnez-vous !

Article précédent Mille pensées avant la Saint-Valentin
Article suivant «Pour les Russes, Assad ne restera que s’il est utile»
De l’Autonomie ouvrière à Jalons, en passant par l’Idiot International, la Lettre Ecarlate et la Fondation du 2-Mars, Marc Cohen a traîné dans quelques-unes des conjurations les plus aimables de ces dernières années. On le voit souvent au Flore.

RÉAGISSEZ À CET ARTICLE

Pour laisser un commentaire sur un article, nous vous invitons à créer un compte Disqus ci-dessous (bouton S'identifier) ou à vous connecter avec votre compte existant.
Une tenue correcte est exigée. Soyez courtois et évitez le hors sujet.
Notre charte de modération