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Retraites, déficits… Fantasmes du peuple, mensonges des élites: Emportés par la foule

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Retraites, déficits… Fantasmes du peuple, mensonges des élites: Emportés par la foule
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Nos femmes et hommes politiques, de quelque bord que ce soit, se laisseront-ils emporter par la foule des manifestants et des émeutiers qui contestent l’actuelle réforme des retraites ? S’abandonneront-ils à la démagogie la plus débridée ? Ou seront-ils réduits, par manque de légitimité populaire, à l’impuissance gouvernementale la plus totale ? Pour Elisabeth Lévy, l’agitation que connaît la France n’est pas seulement la énième bataille des retraites mais l’aboutissement d’un long délitement. Macron n’est pas seul responsable de l’état calamiteux du pays, nous le sommes tous. Si les gouvernants ont vendu des illusions, les gouvernés les ont achetées avec joie. « Nous sommes devenus une nation de consommateurs drogués à la dépense publique – un post-peuple en somme ». Selon l’analyse de Pierre Vermeren, cela fait des décennies que nos dirigeants encouragent une croissance tirée par la consommation plutôt que par la production. Ce modèle est largement financé par la dépense sociale et alimenté par l’immigration qui ne vise pas à combler nos besoins en main-d’œuvre mais à soutenir la consommation. Gaulliste pur jus, anciennement plume de Nicolas Sarkozy et député, Henri Guaino rappelle qu’on ne peut gouverner sans le consentement du peuple. Le pire des gouvernants est celui qui fait passer son orgueil personnel avant l’intérêt du pays. Stéphane Germain explique comment le « modèle social » de la France conduit le pays à la ruine. La réforme des retraites est une mesurette qui ne résout rien au problème abyssal de la dette publique. 

Faute d’alternative possible, nous sommes dans une impasse politique, selon Céline Pina. Incapables de se coaliser, le RN et LFI se neutralisent l’un l’autre et sont les meilleurs alliés du président de la République. Mais entre Marine Le Pen et Jean-Luc Mélenchon, c’est la présidente du RN qui a le vent dans les voiles. Pourtant, la crise profonde que nous vivons n’est pas inédite dans notre histoire. Pour l’historien, Emmanuel de Waresquiel, elle témoigne même d’une longue « tradition » héritée de 1789 : la guerre de légitimité entre le peuple et ses gouvernants. Nos dirigeants devraient se rappeler que, notre culture privilégiant l’affrontement à la négociation, la politique se fait aussi dans la rue. Le parti qui souffre le plus à l’heure actuelle, c’est peut-être Les Républicains, tiraillés qu’ils sont entre les amoureux de la macronie, les nostalgiques du gaullisme, les dragueurs de RN et les adeptes de l’immobilisme. Si vous étiez un élu LR, dans quel rang seriez-vous ? Pour le savoir, passez le test proposé par Céline Pina !

Dans son édito du mois, Elisabeth Lévy commente le dernier avis du Comité consultatif national d’éthique qui recommande aux gynécologues, urologues et autres proctologues de ne procéder à l’examen des parties intimes de leurs patients qu’en recueillant à chaque étape de la consultation le consentement de ces derniers. Et ce, au nom de leur « savoir-être ». Conclusion ? « L’idéologie du soin et de la bienveillance nous transforme insensiblement en êtres fragiles, dépendants, craintifs ». Pour le reste de l’actu, Jean-Noël Poirier nous parle de  l’explosion du gazoduc Nord Stream, et Driss Ghali des propos du président tunisien qualifiant l’immigration subsaharienne de « plan criminel », propos qui nous rappellent le vieux racisme des Arabes contre les Noirs ; inconcevable pour nos bien-pensants. La députée, Emmanuelle Ménard, raconte sa vie à l’Assemblée où tout se passe avec des cris, des pleurs et des grincements de dents. Jean-Michel Delacomptée fait une analyse critique de l’histoire du terme « féminicide », utilisé pour désigner indistinctement des faits de société et des faits divers. Chacun de ces crimes relève d’une histoire singulière, irréductible à toute interprétation globalisante, tandis que « l’utilisation du mot féminicide tend, implicitement ou explicitement, à criminaliser l’ensemble des hommes ». Pour Ivan Rioufol, le pouvoir en place n’est pas content d’ignorer avec superbe les gémissements de la France ordinaire. Maintenant, c’est sur la classe moyenne que s’acharne le « Mozart de la finance ». 

A lire aussi, Elisabeth Lévy: Fahrenheit 49.3

« Génération Dieudonné, génération intoxiquée ». Notre dossier porte sur l’humoriste et complotiste qui, le 10 janvier, a publié une lettre ouverte dans Israël Magazine où il présente ses excuses à « toutes celles et ceux que j’ai pu heurter, choquer, blesser au travers de certaines de mes gesticulations artistiques. Je pense notamment à mes compatriotes de la communauté juive ». Faut-il accepter ces excuses ? Sont-elles sincères ? Le vrai problème de Dieudonné n’est pas sa sincérité mais son héritage, toujours vivace, qu’il faut inlassablement démonter et dénoncer. Dans un témoignage aussi poignant qu’assassin, Yannis Ezziadi, dieudonniste repenti, raconte les ravages de la sphère « Soral-Dieudonné », et s’insurge contre les excuses de son ancien gourou. Comme il le dit : « Son grand crime, c’est son crime contre la vérité : son complotisme ». Gil Mihaely retrace la carrière de l’humouriste, de son ascension remarquable au cours des années 90 à sa transformation à partir de 2002 en conspirationniste, antisémite et négationniste. Aujourd’hui, privé de théâtre et interdit de réseaux sociaux, il est surtout passé de mode. Jean-Baptiste Roques voit dans le dieudonnisme non seulement une banalisation pernicieuse de l’antisémitisme, mais une redoutable habileté médiatique à se faire passer pour un héros de la liberté et de la vérité. J’analyse le modèle économique de Dieudonné qui ressemble de très près à celui de ses principaux confrères dans le business du complotisme, pendant qu’Olivier Douman explique comment l’humouriste bénéficie de soutiens d’une complaisance plus que douteuse, notamment à la FNAC du Forum des Halles, à Paris, où un responsable de rayon, sous couvert « d’ésotérisme », continue de promouvoir les pires thèses complotistes et antisémites. Nous avons deux témoignages. Alexandre de Galzain a assisté au nouveau spectacle de Dieudonné, « Foutu pour foutu », qui pour lui tend à confirmer la sincérité de ses excuses. Jean-Paul Lilienfeld, qui a été le premier réalisateur à offrir un grand rôle au cinéma à l’humoriste avant de voir la direction antisémite qu’il allait prendre, affirme, au contraire, qu’il ne peut croire en l’honnêteté de ses « excuses ».

Côté culture, rappelons-nous que James Bond, quand il commandait son vodka Martini, disait toujours, « au shaker et pas à la cuillère ». Malheureusement, les nouveaux puritains n’y vont pas avec le dos de la cuillère quand il s’agit d’expurger les livres d’Ian Fleming, ainsi que ceux de Roald Dahl et d’autres auteurs du passé, leur enlevant toute aspérité et toute complexité, éliminant le moindre mot qui puisse troubler le lecteur bisounours issu du wokisme. Patrice Jean dénonce le travail de ces « sensitivity readers » : « Souhaiter une littérature débarrassée du négatif, c’est souhaiter, ni plus ni moins, la mort de la littérature ». Georgia Ray nous encourage à découvrir La Maison, un inédit de Julien Gracq. Ces 30 pages humbles et percutantes nous consolent du morne paysage proposé par nos écrivains contemporains, donneurs de leçons accaparés par les petits bobos. Tout n’est pas à rejeter de la production artistique notre époque : Pierre Lamalattie s’enthousiasme pour l’univers étrange de l’artiste belge, Hans Op de Beeck, dont les œuvres font l’objet d’une exposition au musée de Flandre, à Cassel.Julien San Frax salue une nouvelle biographie du collabo, Abel Bonnard, qui révèle tout un pan, complexe et paradoxal, de l’histoire de Vichy. Où sont les sardineries artisanales d’antan ? Emmanuel Tresmontant nous révèle qu’elles étaient 200 au siècle dernier. Aujourd’hui, il en reste huit. C’est dommage, car une boîte de sardines à l’huile est aussi riche en histoires qu’en oméga 3, évoquant toute l’épopée de la conserverie, des marins-pêcheurs, de leurs épouses et de leurs veuves. Mieux vaut un goût de sardine dans la bouche que celui, amer, laissé par la nouvelle adaptation au cinéma des Trois Mousquetaires. Pour Jean Chauvet, c’est un véritable massacre à la tronçonneuse qu’Alexandre Dumas n’avait pas mérité. Si le nouvel opus de Dany Boon a la même odeur de faisandé, il reste le film de Benoît Poelvoorde… Si notre président actuel était un personnage historique du passé, ce serait qui ? Marsault nous apporte une réponse, définitive.

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est directeur adjoint de la rédaction de Causeur.

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