Que deviennent les hommes à l’heure où la révolution des mœurs – la révolution morale – souffle en tempête sur l’Occident ?
Parmi les nombreuses questions que pose à tout citoyen intellectuellement honnête la réforme des retraites, il y en a une qui me chiffonne tout particulièrement. À vrai dire, j’hésite à la formuler en public parce que je crains qu’elle soit ridicule. Oui, ridicule, tant je trouve étrange que personne ne la pose. Si personne ne la pose, c’est que la réponse doit être évidente, donc pourquoi la poser ? Il faut être simplet ou naïf, voilà ce que je crains.
La réforme des retraites accusée de pénaliser les femmes
La question est la suivante : sachant que la réforme entend fixer à 64 ans l’âge légal du départ à la retraite, pourquoi la différence d’espérance de vie entre les femmes et les hommes n’est-elle pas prise en compte ? Car les données chiffrées ne laissent aucun doute : selon l’Insee (chiffres de 2022), en France l’espérance de vie à 65 ans est de 23,1 ans pour les femmes, de 19,2 ans pour les hommes. Ce qui fait quasiment quatre ans de différence à l’avantage des premières. Ce n’est pas une broutille, quatre ans, c’est un véritable gouffre à en juger par la lutte acharnée menée par l’ensemble des syndicats contre l’allongement de deux ans du temps de labeur pour une retraite à taux plein.
Le problème ne se limite pas à ces quatre ans de différence. Selon la Drees [1] (chiffres de 2020), l’espérance de vie sans incapacité quand on atteint 65 ans s’établit à 12,1 ans pour les femmes, à 10,6 ans pour les hommes. Autrement
