L’éditorial de novembre d’Elisabeth Lévy
« À partir du 28 octobre, il sera obligatoire d’applaudir les soignants à 20 heures. » Cette nouvelle, publiée sur un site parodique immédiatement après le discours présidentiel annonçant notre nouvelle entrée en hibernation, est un plaisant bidonnage. N’empêche, comme disait l’autre, si ce n’est pas vrai, c’est bien trouvé. C’est que, depuis des mois, on en bave. Comme si les tourments de l’épidémie ne suffisaient pas, nous devons endurer le lamento déchirant des soignants.
On les a vus pleurer, tempêter, manifester. Et défiler place de la Concorde le 14 juillet, visiblement satisfaits de voler la vedette aux soldats et indifférents au scandale de leurs tenues débraillées dans le ballet impeccable des uniformes repassés avec amour dans toutes les casernes du pays. Comme ces fonctionnaires qu’on voit dans les publicités des mutuelles (ceux qui grimpent aux arbres et qui tiennent les portes), le
