Souvent, en plein été, je pense à ce qu’aurait fait Ray, à ce qu’aurait dit Ray, à ce qu’aurait bu Ray dans une situation délicate, par exemple, une canicule ou des troubles parlementaires, une crise énergétique ou des JO à la future note salée…
Le créateur de Ray Banana, Ted Benoit, est mort en 2016. Reverrons-nous, un jour, son héros asocial dans un album dessiné ? Je veux y croire même si la patte cinématographique de ce disciple d’Edgar P. Jacobs et d’Hergé semble indissociable du caractère ombrageux de Ray. Banana a disparu non pas dans une Ford Falcon comme le chantait Jean-Pierre Mader, mais dans « une Chevrolet Bel Air 53 jaune canari dotée du moteur Blue Flame à haute compression et du Power-glide ». C’était un garçon compliqué, au patronyme chantant, j’en conviens ; énigmatique, soupe au lait sur les bords, sans passé, sans avenir, oscillant dans un décor fifties aux allures de futur antérieur. Insaisissable, donc précieux. Fugace, donc propice à faire turbiner notre imaginaire. Incohérent chronologiquement, donc brouillant toutes les
