Pour nombre d’éditorialistes et de managers, le fait d’aller au-delà de ses obligations contractuelles ne devrait plus être considéré comme du dévouement ou un engagement remarquable, mais comme un dû. Analyse.
Le management raffole des mots en anglais. Ils permettent sous des appellations ronflantes d’aligner des concepts aussi boursoufflés de prétention qu’ils sont, en général, vides de sens, ou servent à élever au rang de grandes découvertes, des épiphénomènes liés à la conjoncture.
A croire que les théoriciens de l’entreprise adorent redécouvrir l’eau tiède régulièrement et pensent qu’un anglicisme permet de faire croire à l’émergence de nouveaux rapports au travail, quand ils ne décrivent qu’une réalité triviale et convenue. Aujourd’hui le « quiet quitting » est un des nouveaux mots à la mode du management qui se voudrait éclairé.



En français, il peut se traduire par : « la démission silencieuse ». Popularisé sur les réseaux sociaux, ce terme ne signifie pourtant que faire strictement et correctement le travail inscrit sur sa fiche de poste. Ni plus, ni moins. Que cette attitude soit qualifiée de démission en dit long sur la façon dont certains considèrent le travail en entreprise… A croire que l’on entre en entreprise comme en sacerdoce. Avec une telle logique, l’analyse du quiet quitting devient une façon polie d’accuser la jeune génération de fainéantise, sans même souvent prendre le temps de regarder quels sont les métiers les plus frappés par cette épidémie.
Travail sans sens et… sans rémunération adéquate
Or quand on creuse un peu, ô surprise, ce sont souvent des métiers
