« Les Chinois, les vrais, les Chinois de choc, ceux qui viendront nous occuper, bivouaquent déjà en Silésie…vous les verrez à Pantin, à la porte que vous connaissez, accueillis je ne vous dis que ça par de ces foules ! Hurlante au pinard, au bonheur, à la liberté ! » Louis Ferdinand Céline nous mettait déjà en garde dans Rigodon.
Et pourtant, le conseil général de Moselle vient d’annoncer triomphalement la naissance de « Terralorraine », décrit comme une sorte d’aubaine économique, qui occupera bientôt une mégazone sur laquelle, jusqu’à présent, personne n’avait osé mettre le pied. Cent trente hectares seront dans un premier temps dédiés à un partenariat franco-chinois que l’on promet évidemment juteux; n’y voyez aucune coïncidence : les coïncidences n’existent que dans l’esprit malade des grincheux.
Si tout va bien « Terralorraine » s’installera à Illange soit , à vol d’oiseau et en traversant la rivière Moselle, à environ cinq kilomètres de Florange.
Trois mille emplois directs sur le site dès 2015, 150 millions d’euros d’investissements dans un premier temps et, nous annonce-t-on dix années radieuses durant lesquelles les ex-sidérurgistes d’Arcelor-Mittal pourront se reconvertir dans des emplois « dédiés à des européens » (ouf les chinois n’amèneront pas leur main-d’œuvre!) et de nature « commerciale et administrative » dans les quelques deux mille entreprises qui vont y installer leur siège…
Après les brames, les nems, il n’y a pas de sot métier. Reste à savoir si veaux vaches et cochons sino-mosellans résisteront au bras de fer entre Paris et Pékin sur la taxe carbone…
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