Si Marine Le Pen n’a pas été élue, elle a réussi à inscrire son parti dans la normalité républicaine. Et ce, malgré le front « antifa » habilement instrumentalisé par Emmanuel Macron. Un cynisme politique qui ne soulagera pas un pays plus que jamais fracturé.
Emmanuel Macron a été réélu comme cela était prévisible depuis les résultats du premier tour le 10 avril. Sa victoire claire et nette n’a rien de comparable avec l’écrasement qu’avait subi Marine Le Pen en 2017, d’abord dû au débat calamiteux dont, candidate mal préparée, elle avait été en grande partie responsable.
En 2022, Marine Le Pen est défaite avec un score qui est le plus fort jamais recueilli par l’extrême droite par rapport à 2002 et à 2017. Elle se retrouve dans un étiage qui la situe dans une sorte de normalité républicaine si on compare avec les écarts des précédentes victoires présidentielles. Les observateurs de bonne foi ont admis qu’elle a sans doute fait avec Jean-Luc Mélenchon la meilleure campagne de premier tour avant de se battre au second tour, vaillamment et sans jamais déraper, contre une formidable machine de guerre à la fois politique et médiatique. Elle a mené un combat désespéré en même temps contre son adversaire et contre la tentation de l’abstention dans son propre camp. Sans la multitude de soutiens périphériques dont Emmanuel Macron a bénéficié surabondamment.
Au regard de cette joute d’entre-deux-tours où l’inégalité, sous toutes ses formes, a été organisée et structurée pour faire gagner « le
