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Qui a tué Samuel Paty?

On connaît l'identité du terroriste, mais l'idéologie islamiste a des complicités


Qui a tué Samuel Paty?
Le 17 octobre 2020, rassemblement devant le collège du Bois d’Aulne à Conflans-Sainte-Honorine (Yvelines), où Samuel Paty, assassiné vendredi, enseignait. © Michel Euler/AP/SIPA Numéro de reportage: AP22503760_000025

 


Derrière le terroriste tchétchène Abdoulakh Anzorov, une armée d’inspirateurs et de complices…


Oh, bien sûr, on connaît le bras armé, celui qui a manié le couteau au nom d’Allah. On parle d’un Tchétchène de 18 ans. Que faisait-il en France ? Combien y en a-t-il d’autres comme lui, qui n’ont pas leur place ici, animés par la même idéologie ? Comme toujours on s’indignera, on s’offusquera, et il ne se passera rien. Au moins les forces de l’ordre ont-elles définitivement empêché celui-là de continuer à nuire.

On sait aussi la source du mal, cette ambition théocratique et totalitaire qui ronge l’islam depuis 14 siècles.

Mais il faut parler des autres coupables, inspirateurs et complices du crime. Complices volontaires ou involontaires, complices dont le degré d’implication, bien sûr, est variable, mais complices et coupables.

Coupable, l’immonde Brahim Chnina, dont Hala Oukili a dit tout ce qu’il fallait savoir. N’en déplaise à ceux qui préfèrent défendre les droits des criminels que ceux des victimes, sa peine doit servir d’exemple et de dissuasion, elle doit terrifier tous ceux qui seraient tentés de faire comme lui, et de jeter des innocents en pâture à la horde des barbares. Chaque jour qu’il passe en liberté est un crachat sur la tête décapitée de la victime.

Ces parents d’élèves dont on peut plaindre les enfants

Coupables, ces parents d’élèves qui ont hurlé avec lui parce qu’ils n’ont pas supporté qu’un professeur tente d’enseigner à leurs enfants que leur religion n’est pas au-dessus des lois. S’ils sont de nationalité étrangère, ils doivent être expulsés. Chaque jour qu’ils passent sur notre sol est un autre crachat sur la victime.

Coupable, la mosquée de Pantin qui a relayé la vidéo de Brahim Chnina. En tant qu’association, elle doit être dissoute. En tant que bâtiment, elle doit être rasée, ou mieux encore : abriter une exposition permanente de reproductions des caricatures du prophète de l’Islam. Chaque jour où elle continue à accueillir des prêches est encore un crachat.

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Coupable, cette hiérarchie de l’éducation nationale qui a été alertée, qui a été appelée au secours, et qui n’a pas fait ce qu’elle aurait dû faire. Coupables, ces syndicats ou ces collègues enseignants à la passivité criminelle. Coupables, ceux qui ont renseigné ceux qui voulaient s’en prendre à Samuel Paty. Chaque jour qu’ils passent avec le statut de fonctionnaire, de serviteur de l’État, est un crachat supplémentaire.

Coupables, ces idéologues et ces militants de la « lutte contre l’islamophobie », dont le seul but est de faire de la susceptibilité arrogante de l’islam une loi s’imposant à tous. Coupables, ceux qui sont « Charlie, mais… ». Coupable, ce CFCM dont le délégué général trouve que Mila « l’a bien cherché ». Coupable, cette université Al-Azhar qui déclare que la réédition des caricatures est « criminelle ». Coupables, ceux qui relayent leurs discours, ici et ailleurs. Coupables, ceux qui leur donnent une respectabilité, ceux qui les défendent, ceux qui osent encore affirmer qu’il ne faut pas heurter, qu’il ne faut pas vexer, qu’il ne faut pas blesser. Chaque micro qu’on leur tend est un crachat supplémentaire sur cette tête dont la blessure, elle, est réelle et sanglante, et nous montre qu’en France ce n’est pas « l’islamophobie » qui tue, mais la soi-disant « lutte contre l’islamophobie ».

Silence gêné, silence apeuré, silence complice ?

Coupable, la majorité silencieuse des musulmans de France, cette fameuse majorité silencieuse qui se retranche derrière le « padamalgam ». Au collège du Bois-d’Aulne, la « majorité silencieuse » a parlé : ce sont ces parents d’élèves et ces militants qui s’en sont pris à Samuel Paty. Ailleurs, c’est cette clameur qui s’est élevée parmi les responsables associatifs, les imams et leurs fidèles pour dénoncer les projets pourtant bien timides d’Emmanuel Macron pour lutter contre le « séparatisme », clameur qu’il faut comparer aux voix trop rares – courageuses mais si peu nombreuses – des musulmans qui disent #JeSuisCharlie, #JeSuisMila. Le silence des musulmans qui laissent faire est aussi un crachat.

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Coupable, aussi, la majorité silencieuse des Français qui ont su descendre dans la rue pour protester contre une limitation de vitesse et une hausse du prix de l’essence, mais qui ne réagissent pas lorsqu’une adolescente est menacée de viol et de mort parce qu’elle, au moins, a osé tenir tête à la susceptibilité délirante de tyrans en puissance. Qui ne réagissent pas lorsqu’on enseigne à leurs enfants qu’il faut renoncer à la vérité pour ne pas froisser les brutes. Qui à chaque attentat sont fiers de proclamer « vous n’aurez pas ma haine » et d’allumer des bougies. 

Coupables, ces élus qui depuis des décennies se payent de mots mais ne font rien d’efficace. Coupables, ces magistrats qui se rengorgent de grands principes en sacrifiant les victimes au nom de la défense scrupuleuse des droits des criminels. Coupables, ces juristes qui s’agrippent à la lettre de la loi parce qu’ils sont trop médiocres pour en servir l’esprit. Coupables, ces médias et ces faiseurs d’opinion qui jouissent de leur bonne conscience au mépris de la réalité. Leur hypocrisie et leur complaisance sont encore des crachats.

De nos jours seul l’islam pose de tels problèmes

Coupables, aussi, quelles que puissent être leurs bonnes intentions, ceux qui mettent dans le même sac toutes les religions, qui les unissent dans la même détestation ou au contraire dans la même indulgence, empêchant de voir qu’en France toutes les religions sont critiquées, insultées, caricaturées, mais que seul l’islam harcèle, menace et tue pour ça. Coupables, de même, ceux qui mettent toutes les identités sur le même plan, empêchant de distinguer entre les identités (et il y en a plusieurs) qui exaltent la liberté et la dignité humaine, et les identités (il y en a aussi plusieurs) qui piétinent la liberté et nient la dignité. Leur refus d’assumer que toutes les religions, toutes les cultures et toutes les identités ne se valent pas est un crachat sur un homme assassiné, parce qu’il avait justement tenté de transmettre le sens de la liberté patiemment mûri par une culture bien particulière, la nôtre.

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Coupables, ceux qui maintenant affirment leur solidarité avec tous les enseignants, en oubliant de distinguer entre ces professeurs admirables qui transmettent des merveilles à nos enfants, et les ignobles crapules qui laissent les fanatiques imposer leurs exigences à de jeunes esprits, voire soutiennent leur obscurantisme. Coupables, ceux qui veulent l’illusion réconfortante d’une unité factice plutôt que d’exiger le discernement, la justice et des sanctions implacables.

Coupables, ceux se donnent des airs de vertu en proclamant qu’ils sont Charlie et qu’ils sont horrifiés par cet énième attentat, mais se gardent bien de publier, partager, montrer à leur tour les dessins qui sont devenus le terrain sur lequel se livre l’une des batailles pour la liberté. Si, demain, tous ceux qui affirment défendre la France ou la République affichaient crânement ces caricatures à leurs fenêtres, sur leur lieu de travail, sur les réseaux sociaux, les islamistes auraient perdu.

Et coupables enfin, nous tous, coupables si aujourd’hui nous pleurons Samuel Paty, nous nous indignons, nous proclamons notre colère, mais que dans deux ou trois jours nous tournons la page, impatients de reprendre le cours normal de notre vie, impatients de faire comme si, après tout, la situation n’était pas si grave, impatients d’oublier que la barbarie tribale et l’islam théocratique totalitaire menacent notre peuple, notre patrie, notre civilisation.

Quand ils s’en sont pris aux blasphémateurs, je n’ai rien dit,
parce que je n’avais pas spécialement envie de blasphémer.
Quand ils s’en sont pris aux apostats, je n’ai rien dit,
parce que je n’avais pas besoin d’apostasier.
Quand ils s’en sont pris aux femmes ne portant pas le voile, je n’ai rien dit,
parce que ce n’était pas dans mon quartier.
Quand ils viendront s’en prendre à moi, restera-t-il quelqu’un pour me défendre ?

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Haut fonctionnaire, polytechnicien. Sécurité, anti-terrorisme, sciences des religions. Dernière publicatrion : "Refuser l'arbitraire: Qu'avons-nous encore à défendre ? Et sommes-nous prêts à ce que nos enfants livrent bataille pour le défendre ?" (FYP éditions, 2023)

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