Daniel Craig est-il un homosexuel convaincant, dans le nouveau film du réalisateur de Call me by your name? Le film de Luca Guadagnino navigue entre le kitsch outrancier et le trip sensoriel… mais franchement, mieux vaut lire le bouquin de William S. Burroughs
Adapter à l’écran un roman du pontife de l’underground américain William S. Burroughs (1914- 1997) n’est pas une entreprise de tout repos. Politiquement très incorrect, homosexuel et camé jusqu’à la moelle des os, l’auteur des Cités de la nuit écarlate ou de Nova express n’est pas à mettre dans n’importe quelles mains. La forme fragmentée, syntaxiquement rompue, hallucinée, fantasmagorique de la plupart de ses textes (mise en pratique à travers la technique du cut-up) défie la transposition à l’image, en tous cas dans une veine réaliste. En 1997, l’immense David Cronenberg s’était risqué à adapter Le Festin nu (The Naked Lunch) ; il en est résulté un chef d’œuvre absolu du septième art. En 2017, Bertrand Mandico, le réalisateur de Conann s’est, quant à lui, attaqué aux Garçons sauvages, qui n’est certes pas un roman facile d’accès. Le film pas davantage ; mais Mandico s’en est bien sorti.
Des scènes explicites
Voilà qu’à son tour le transalpin Luca Guadagnino (cf. Call Me By Your Name, le long métrage qui a lancé Timothée Chalamet, puis Suspiria, et Challengers
