Après les Champs-Elysées, Montmartre, Montparnasse ou encore St-Germain-des-Prés, Jean-Paul Caracalla arpente, cette fois-ci, les boulevards de Paname pour les éditions de la Table Ronde dans la mythique collection « La petite vermillon ». Historien du Paris disparu, Caracalla nous embarque, avec En remontant le boulevard, dans l’omnibus qui relie l’Opéra à la Porte St Martin pour un voyage au temps de la « Belle Epoque ».
Sa verve de titi des fortifs, ses dizaines d’anecdotes sur des artistes passés de mode et sa science du macadam font de Caracalla un merveilleux guide. Les historiens qui vous font lever les yeux sur les tristes façades haussmanniennes, apprécier un passage mal éclairé ou vous émouvoir devant une austère station de métro font beaucoup plus pour la préservation du patrimoine qu’un fumeux colloque à la Sorbonne.
En remontant le boulevard est de toute évidence le guide à mettre dans votre valise si vous comptez visiter la Capitale cet été. Ce livre aux multiples entrées est à déguster à la terrasse d’un café de la Madeleine ou de Bastille. Un œil sur le boulevard à l’affût des gambettes de jolies touristes, l’autre sur la riche histoire de ces tronçons de bitume qui traversent Paris. Le secrétaire général du Prix des Deux Magots ne se contente pas d’exhumer des faits oubliés, il fait revivre l’esprit boulevardier, sa truculence, sa ferveur populaire et son génie créateur.
Splendeurs et misères du boulevard où les carrières se font et se défont dans les cercles littéraires, les comités de rédaction et surtout les alcôves, antichambres du pouvoir. Caracalla plante le décor, l’ambiance de l’époque, l’Exposition Universelle de 1900, la première ligne de métro, l’apparition du cinématographe des frères Lumière, la traction mécanique qui remplace peu à peu les hippomobiles. Il repeuple la rue avec sa foule, anonymes badauds, puissants banquiers, journalistes arrivistes, danseuses peu farouches, demi-mondaines et autres courtisanes. Il dévoile les polémiques sur la construction de l’Opéra et le comportement de l’inflexible Garnier. Il ressuscite les gloires du passé, Sarah Bernhardt, Lucien et Sacha Guitry, Courteline, Feydeau, Réjane, Raimu, etc…
Il rappelle que le Tsar Alexandre II, le Prince de Galles et le vice-roi d’Egypte sont venus applaudir La Belle Hélène d’Offenbach. Sur les boulevards, on danse, on chante, on musarde, on persifle. Attention aux apaches qui, d’un coup de surin, pourraient vous emprunter vos bottines sur le Boulevard du crime. Prenez garde aux arpenteuses du trottoir, elles seront aussi fatales à votre bourse que ces malandrins. Avec un peu de chance, Nadar vous tirera le portrait et Tristan Bernard vous régalera d’un bon mot. Comme le chantait Mistinguett : « Ca, c’est Paris ! ».
En remontant le boulevard, Jean-Paul Caracalla – La Table Ronde (La petite vermillon )
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