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Que manque-t-il à Eric Zemmour?

Son émission de 19h nous manque déjà...


Que manque-t-il à Eric Zemmour?
Éric Zemmour participe à un « dialogue sur l’Europe », Paris, 25 avril 2019. © BONAVENTURE / AFP

Le panache d’une candidature Zemmour a de quoi séduire. C’est un grand débatteur, un fin connaisseur de l’histoire et, fait rare dans le paysage, un homme de conviction. Pourtant, il est peu probable que ses qualités intellectuelles suffisent à le qualifier pour le second tour. On apprend ce matin que son émission télévisée à grand succès est annulée. La chaîne indique dans un communiqué que «le CSA contraint CNews et Éric Zemmour à ne pas pouvoir continuer l’émission qu’ils faisaient ensemble»


Éric Zemmour hésite. Ses proches et ses soutiens disent qu’il ira. Mais il n’est pas nécessaire d’attendre le mois de novembre, moment auquel, paraît-il, il annoncerait sa candidature, pour livrer quelques réflexions sur cette personnalité exceptionnelle dont l’aura médiatique est impressionnante, qu’on l’apprécie ou qu’on la déteste. Le Figaro et CNews peuvent en témoigner.

Au demeurant, si on a discuté ses chances de bien figurer dans la compétition et, encore plus, de l’emporter, personne n’a poussé les hauts cris quand sa candidature a été évoquée. Ce qui confirme l’appréciation que son statut et sa qualité de journaliste étaient, à l’évidence et depuis longtemps, trop étroits pour lui et qu’il gravitait dans une sphère largement politique, qu’il commente les actions des autres ou formule déjà des propositions.

Un rouleau compresseur

Sa culture historique et littéraire est indéniable. Elle est toujours orientée et vise à apposer sur la complexité du réel qu’il analyse des références qui la simplifient et la font tourner en sa faveur. Il ne se défend d’ailleurs pas de cette schématisationqui correspond, d’une part,à son envie pédagogique de dissiper les brumes pour aboutir à l’essentiel et, d’autrepart, de relever le défi de l’exercice médiatique qui est, selon lui, de chasser la nuance et donc d’encourir, malheureusement, de ce fait, trop de poursuites.

Autant, s’il ne me semble jamais médiocre sur CNews, dans la fausse table ronde où il expose, commente et dénonce, il n’est pas toujours à son avantage dans ce genre hybride où il monologue tout en cherchant à donner l’impression d’un dialogue, l’apparence d’une discussion. Il est indépassable dans le débat, dans l’affrontement du face-à-face.

C’est d’ailleurs à cause de cette qualité supérieure que ses pires ennemis sont écartelés entre la détestation et une forme d’admiration. On sent leur envie toujours déçue de pouvoir, tout uniment, rejeter en bloc l’homme, sa parole et son talent. Leur frustration est amère qui leur interdit cette confortable globalisation. Ils sont obligés de reconnaître que cet ennemi n’est pas le premier imbécile


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Septembre 2021 – Causeur #93

Article extrait du Magazine Causeur




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Magistrat honoraire, président de l'Institut de la parole, chroniqueur à CNews et à Sud Radio.

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